Aren't you scared ?
Well, that's just fine
Say it once, say it twice
Take a chance and roll the dice
Ride with the moon in the dead of night.
This Is Halloween - The Nightmare Before Christmas Soundtrack

Howdy folks !
It's been a while, but I've been sooooo busy last weeks.
Je vous ai manqué, hein ? Je le savais.

Bref, what's new ?

Pas grand chose en fait (pour ça aussi que je ne venais pas poster par ici) (je sais bien que je parle souvent pour ne rien dire, mais il y a des limites à tout, quand même) (je ne suis pas un monstre). Ma petite vie de geôlière en pays poulbotant se déroule avec ses joies quotidiennes (mais qui a perdu mon arrêté de nomination ?) (oh, chouette, on a changé les dates des animations pédagogiques sans rien dire à personne) (ô joie, l'emploi du temps n'est pas conforme aux IO) (mais au fait, quelqu'un a vu la décharge de la directrice ?) (mais non, je t'assure, aucun problème, ça ne me dérange absolument pas de NE PAS MANGER aujourd'hui).

Heureusement, entre la fin de mon séjour en ZEP et mon débarquement pavillon flottant en rase cambrousse, il y a eu Hallowe'en. Qui a failli tomber à l'eau comme chaque année (je crois être la seule personne de ma connaissance qui s'acharne à vouloir fêter Hallowe'en chaque année) mais qui, grâce à ma poigne de fer de vieille sorcière frustrée, a pu voir le jour (ou plutôt la nuit, en fait) à force de harcèlement (mais bordel de merde, dis oui, nom de dieu !) et de pugnacité (non, franchement, fêter Hallowe'en sans se déguiser, c'est un blasphème).
Un jour, je trouverai des potes qui auront vraiment envie de se grimer en morts-vivants ou en Lady Gaga et de bouffer des bonbons jusqu'à la crise de foie devant Sleepy Hollow le 31 octobre.

D'autant que cette année, j'aurais pu (du) le fêter avec l'irlandais, qui a préféré m'abandonner lâchement pour aller folâtrer avec les leprechauns zombies en pays tréflesque (le fourbe), alors qu'il m'avait fait miroiter l'espoir insensé d'un costume de loup-garou-détransformé (oui, moi aussi je me demande toujours à quoi cela peut bien ressembler) (et je ne le saurai sans doute jamais) (JAMAIS) (life is a bitch).
Du coup, c'est encore Lucette qui a du s'y coller. Avec une autre copine Hallowe'enesque, que, pour préserver son honneur et son intégrité, nous appellerons Choupinette.
J'ai encore ressorti ma tunique façon Erzébeth Bathory (un cadeau d'une vieille copine, qui est trop occupée à repeupler la France pour fêter Hallowe'en) (comprenez qu'elle est plongée dans les couches culottes pour la seconde fois) et mon jupon vintage en crêpe noir (résidu 70's de la garde-robe familiale), avec mon vieux Bibi, mon inoxydable chapeau de sorcière en velours. Attifée comme une chevaucheuse de balais, j'ai donc rejoint Lucette (en robe-rouge-diablesse-chic-dominatrice) et Choupinette (déguisée en Elle-Même, c'est-à-dire pas déguisée, puisque personne ne l'avait mis au courant que c'était Hallowe'en) (et qu'elle ne sait pas encore se servir d'un calendrier). Comme Choupinette faisait un peu misérable sans costume (malgré un magnifique sac en peluche-fausse-fourrure qui aurait donné des sueurs froides à la PETA), Lucette et moi nous sommes occupées de son cas. Une heure plus tard, elle était une jeune fille morte noyée ayant vendu son âme à Lucette, yeux noircis et visage plus pâle qu'un mouton albinos, cheveux en vrac et collants déchiquetés.

Un dernier adieu à la salle de bains qui avait accueilli généreusement nos barbouillages de trogne, et nous voilà parties pour le restaurant (on peut être démoniaque, morte et jeteuse de sorts, il n'en reste pas moins que l'estomac est notre seul maître). Le nôtre était fermé, nous avons donc choisi le mieux décoré (toiles d'araignées, serveuses-sorcières et saladier de bonbons sur le comptoir) pour aller baffrer des pâtes en toute impunité.
On a voulu tenter d'aller se faire un billard après, mais ... la faune locale nous a un brin rebuté.
Du coup, on a fini chez moi, à manger des pommes séchées devant un épisode de Medium, ma bouille de citrouille clignotant de toute la force de sa bougie sur mon balcon. Lucette travaillait le lendemain (quelle honte), du coup à une heure du matin nous avons rejoint nos pénates soufrées.

Bon, c'était une petite soirée sympa entre filles, on a pu cracher notre bile fumante sur à peu près tous les mecs qui ont croisé notre route, raconter des blagues pourries, manger des tagliatelles en se couvrant le visage de sauce au bleu, se balancer des allusions salaces à chaque fin de phrase et prendre un air désabusé en parlant de nos boulots respectifs. Choupinette a tenté de me piquer mon sac Ed Hardy à plusieurs reprises, Lucette et moi avons fait péter le rosé dans les verres à eau et j'ai essayé d'ouvrir la porte de mon appartement avec ma clef de voiture. Mais bon. On était tellement belles que les serveuses nous ont prises en photo et nous ont offert des bonbons. *sigh*

L'irlandais m'a envoyé des sms toute la soirée pour me dire à quel point il se faisait chier à manger du colcannon en écoutant sa grand-mère parler de son arrière-grand-oncle-que-c'était-un-mec-tellement-bien-que-jamais-il-aurait-du-mourir-mais-life-is-a-bitch-sweety. J'ai envie de dire que c'est bien fait pour sa pomme et qu'il y a quand même une justice ici-bas, mais je ne suis pas un monstre.
 
L is for the way you look at me
O is for the only one I see
V is very very extraordinary
E is even more than everyone that you adore
L.O.V.E. - Frank Sinatra

Quand j'étais au lycée, je voulais me faire tatouer cette représentation d'Allan A Dale sur l'omoplate gauche.

Maintenant que je suis une vieille pie d'un quart de siècle que les éboueurs appellent "madame" pour vendre leurs calendriers merdiques, j'ai très envie de l'épingler en format grandeur nature sur la porte de ma salle de bain.

Qui sait, peut-être que dans mes vieux jours j'envisagerai de le faire tailler en topiaire dans un cône de buis.

(je l'aime tellement)
 
Ta, da, da, da, da, da, whoo
I steal from the rich and give to the needy
He takes a wee percentage, but I'm not greedy
I rescue pretty damsels, man, I'm good
What a guy, ha-ha, Monsieur Hood
Break it down
Robin Hood Merrymen - Shrek Soundtrack

Ok, ça faisait longtemps. Mais j'ai de bonnes excuses.
First things first, le boulot m'a pas mal débordée. Beaucoup de choses à préparer, à gérer, à mettre au point, bref, je croule sous les livres, les fiches de prep', les bulletins, et l'administration ne me lâche plus (même si mon dossier de couverture sociale a été malencontreusement égaré la semaine dernière) (oooh mais quel dommage, moi qui croyais l'administration sans faille ...). La guitare me prend aussi beaucoup de temps (même si c'est du bonheur en 6 cordes, il n'en reste pas moins qu'on a trois concerts à préparer, et que je commence à me faire saigner les doigts à force de répéter comme le gros jambon que je suis) (que voulez-vous, en sortant du boulot je ne suis plus bonne à rien, j'en oublie même comment jouer mes doubles-croches sans avoir l'air d'essorer ma salade) (mais mes barrés ont enfin un vrai beau son de barrés bien propres, je suis tellllllement fière de moi) (Joni Mitchell, si tu m'entends, saches que je désaccorderai pas ma corde de Mi pour faire sonner mon Fa) (et toc).
Enfin, une bonne nouvelle, j'ai (enfin) (ENFIN) décroché le permis de conduire. Oo-de-lally !

Et puis, dans mes rares moments de coinçage de bulle (c'est-à-dire quand mes yeux commencent à tellement se croiser sur mon écran de PC que je suis obligée de l'éteindre pour éviter une dérive de mes globes oculaires) j'ai regardé Robin Hood.

Cette série traînait sur mon disque dur depuis quelques temps déjà, sans que je ressente vraiment une immense motivation à la regarder (peur de tomber sur une série gnan-gnan pour adolescentes en mal de hors-la-loi moulés dans des justaucorps de cuir), mais depuis la trahison infamante de Fringe (Peeeeteeeeer, mais où qu'il eeeest Peeeeeeeteeeeeeeer ??) et de Supernatural (Castiiiiieeeeeeeel bouhouhouhou) j'avais besoin de changer d'air. En attendant Merlin (agrouuuu), je me suis donc dit qu'une petite escapade en forêt de Sherwood ne me ferait sans doute pas de mal.
Je me trompais.

J'ai voulu attendre d'avoir visionné toute la série (3 saisons seulement, de 13 épisodes chacune, la série a été annulée en 2009) avant d'en parler ici, histoire d'avoir une vision d'ensemble de la chose. Je m'attendais à une série pour ado, je suis tombée sur une série pour ado, mais pour être honnête, j'avoue sans honte que j'ai accroché tout de suite comme la midinette que je suis encore au plus profond de mon cœur. Malgré l'aspect cuicui du show, les cascades ô combien improbables (un seul homme contre toute une garnison d'armoires à glace en cottes de mailles ? Pas de souci, deux-trois coups de poing bien placé, et voilà notre homme galopant dans les pré façon I Believe I Can Fly) (bon, cela dit, pour en avoir fréquenté, je reconnais que les armoires à glace en cotte de mailles ne font pas partie de l'élite intellectuelle de l'humanité), et les épées qui ressortent sans la moindre trace de sang après avoir pourfendu un vil maraud (qui ne saigne pas, d'ailleurs), la série a eu le mérite de m'emporter totalement. Tout comme Merlin m'a fait oublier ses nombreuses incohérences par rapport aux légendes arthuriennes originales, Robin Hood m'a fait croire momentanément que 6 pécores planqués dans les bois pouvaient effectivement venir à bout de tout un château rien qu'avec une épingle à cheveux et une passoire à thé.

Car Robin Hood ne manque pas d'arguments. Les décors, déjà, qui m'ont prise à la gorge dès les premiers plans (bon sang qu'elle est belle cette forêt). Le dynamisme de la série, son rythme franchement bien mené, avec une intrigue par épisode, mais néanmoins un fil conducteur tout au long de la saison qui tient en haleine et ne laisse pas le temps de s'ennuyer. Et puis, last but not least, des personnages inoubliables :

* Allan de Dale, d'abord, le tout premier trublion à ouvrir la danse. Il faut savoir qu'Allan de Dale a toujours été un de mes chouchous des légendes Sherwoodesques, depuis son incarnation gallinacéenne dans le dessin animé de Disney, en 1973 (où il est un coq qui joue de la mandoline) (de la mandoline) (de la MANDOLINE) (je suis faible). Comme quoi, mon inclinaison pour les ménestrels ne date pas d'hier. Cela dit, au début de Robin Hood, ma déception fut immense : Allan n'est pas un ménestrel, il ne pousse aucune chansonnette, ne gueule pas Oo-de-lally à chaque coin de geôle, et (pire), ne joue même pas de mandoline (quelle infamie). Non, ici, Allan est un braconnier, un pickpocket, un voleur à la tire et un escroc de première, qui se retrouve embarqué dans la bande à Robin presque par hasard. Mais, passée cette première déconvenue (mandoliiiine bouhouhouhou), on se prend à s'attacher à ce personnage si versatile, aux répliques piquantes, à l'humour acéré et au faciès si particulier (j'avais déjà croisé la bobine de l'acteur qui l'incarne dans un épisode de Midsomer Murders, alias Inspecteur Barnaby, il m'avait déjà marquée à l'époque) (et franchement la moustache le bonifie) (oui, je sais, on s'en fout) (et oui, je regarde Barnaby, et j'aime tellement ça que j'ai pleuré quand John Nettles a annoncé sa retraite).

* Le Shérif de Nottingham, ensuite, absolument fabuleux, sadique, tordu, agressif, pourri jusqu'à la moelle, dans la lignée de l'inoubliable Alan Rickman (mon idole) dans le tout aussi inoubliable Robin des Bois Prince des Voleurs (1991 déjà, j'ai pris un coup de vieux magistral quand j'ai réalisé que ce film, mon film culte adoré, avait déjà 20 ans d'âge). Il est imbuvable, horrible, détestable, flanque des coups de pieds à ses gardes (mais comment pourrais-je en vouloir à quelqu'un qui rosse des armoires à glace en cotte de mailles ? Franchement ?), se sert d'un de ces malheureux comme marche-pieds pour monter à cheval, écrase des petits oiseaux dans ses mains, vole des dents sur des crânes de suppliciés, pend, décapite, écartèle, torture, ricane et tripote abondamment cette pauvre pomme de Guy de Guisborne. Incroyablement savoureux. Un méchant comme on n'en fait plus.

* Guy de Guisborne, d'ailleurs, m'a pas mal accrochée aussi. Bon, déjà, le fait qu'il soit incarné par Richard Armitage y était peut-être pour quelque chose (je suis faible), mais pas seulement. Une pauvre pomme, donc. Je serai tentée de dire qu'il est bête à manger du foin si son sursaut de lucidité dans la saison 3 ne l'avait pas un peu sauvé intellectuellement parlant. Éternel sous-fifre, capricieux et frustré, chien de garde du Shérif (qui ne se prive pas de l'humilier, notamment en l'affublant de sobriquets ridicule du genre "Guitsby", ou à le comparer à une donzelle), bêtement amoureux de Marianne qui se paie sa tête de manière éhontée (un peu trop d'ailleurs), toujours austèrement de noir vêtu, il aurait pu être totalement transparent, mais au contraire, il est vite devenu l'un des inoubliables.

Les deux premières saisons m'ont mises au supplice, tant grande était ma détresse à devoir aller me coucher pour me lever tôt le lendemain, résistant à la tentation de regarder des épisodes jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à l'épuisement, endormie comme une loque dans le canapé, enveloppée dans mon plaid scène de crime, entre un paquet vide d'Oreo et une bouteille de bière (vide elle aussi) (Oreo-bière, c'est assez intéressant d'ailleurs, je vous le recommande) (oui, je sais, je suis pitoyable).
La troisième saison a été un suicide infligé (un meurtre, quoi). Déjà, la fin de la saison 2, avec la mort de l'un des personnages, m'avait rendue un peu dubitative. J'ai visionné la fin de la saison 3 (et donc la fin de la série) hier soir, et je n'en suis toujours pas remise.

A partir de là, attention jeune Padawan, je risque de te spoiler horriblement et de réduire ton innocence à un tas de cendres encore fumantes. You've been warmed.

Le double épisode final est un son of a bitch. Je crois n'avoir pas cessé une seule seconde de pleurer depuis la mort d'Allan (à la fin de la première partie), abattu de plusieurs flèches dans le dos comme un chien en pleine forêt, balancé dans une toile de jute comme un déchet sur le pont-levis de Nottingham (après avoir couiné un long "noooooooooooon" de veuve éplorée en serrant Batman dans mes bras, je sentais les larmes couler toutes seules sur mes joues) (pitoyable) (je dois avoir les hormones en roue libre en ce moment). Alors que je commençais tout juste à réduire mon taux d'hygrométrie oculaire, voilà que c'est au tour de Guisborne de se faire pourfendre comme une tomate à brochette (et hardi-petit, le canal lacrymal nous la joue Cry Me A River). La fin m'a achevée avec le décès de ce pauvre Robin, qui se tape un dernier trip au pied d'un arbre avant de passer l'arc à gauche.
43 minutes de larmes ininterrompues.
J'ai croisé mon reflet dans un miroir, je ressemblais à une fan de Tokio Hotel.
Saleté de série.

Voilà, j'ai fini de raconter la fin, tu peux rouvrir les yeux.

Bref, finalement je ne sais pas si je suis contente ou pas d'avoir regardé cette série. Pendant un mois, j'ai eu l'impression dégradante de ne vivre que pour visionner la suite (et de sursauter dans la cour de récréation à chaque fois que le pauvre petit Alan, CE1 - et une forte propension à faire des bêtises plus grosses que lui avec un ballon - se faisait apostropher d'une voix de stentor par sa maîtresse excédée), à éprouver un plaisir presque obscène en allumant mon disque dur chaque soir et en plongeant dans le paquet de Miel Pops comme la misère sur le Tiers Monde. Tout ça pour finir à traîner les pieds jusqu'à mon lit pour aller noyer le deuil de mes personnages favoris sur une taie d'oreiller qui n'en demandait pas tant.

Je crois que je hais les séries télé.
 
Let's have a ball and a biscuit sugar
And take our sweet little time about it
Tell everyone in the place just to get out
We'll get clean together
And I'll find a soapbox where I can shout it
Ball And Biscuit - The White Stripes


C'est le plus beau jour de ma vie.
 
Only the crumbliest
Flakiest chocolate, yeah
Taste like chocolate never tasted before
Chocolate - James Blunt

Aujourd'hui, en rentrant du boulot, j'ai eu une furieuse envie de Miel Pops Cracks (déjà en ce moment je carbure au pain de mie tartiné de Cadbury spread) (le Cadubury spread c'est le diable incarné en pâte à tartiner) (les cornes en moins, le chocolat en plus). Je me suis donc arrêtée au Monop' entre deux correspondances de bus, Georgette mon caddie me grignotant le trapèze gauche en couinant, pour en acheter un paquet (si si, il va y avoir un dénouement, promis). Je suis passée à la caisse en visualisant déjà un bol de lait et une cuillère à soupe flotter sous mes yeux ébahis.
Ce n'est qu'arrivée chez moi que je l'ai vue. La pastille.
L'infamie.
La honte.
Le blasphème.

La pastille, donc. Rouge, ronde, qui annonce fièrement que mes céréales chéries ont été soumises à une révision de la recette pour ... Une amélioration nutritionnelle.
En un mot comme en cent, le couperet est tombé. Ils ont allégé les Miel Pops.
Ils ont osé.
Ils ont touché aux enfants.
Par la malepeste.

Aujourd'hui, en rentrant du boulot, j'ai eu une furieuse envie de Miel Pops Cracks. Aujourd'hui, en rentrant du boulot, j'ai dû épancher mon envie irrépressible de Miel Pops Cracks avec une nouvelle recette qui m'a donné la délicieuse impression de manger l'emballage.

...

Heureusement, le pot de Cadbury spread à 581 calories les 100g est encore à moitié plein (à moitié vide maintenant).
God save the fat.
 
Embrasse moi et tais toi
Ne parle plus, ne parle pas
Affligeant, pathétique
Tu n'es pas drôle c'est d'un comique
Pardonne moi, oublie moi
Je ne veux plus, je ne veux pas
Adieu mon prince navrant
Tu es le plus beau mais le plus chiant
Après Minuit - Brigitte

L'une de mes fidèles lectrices (qui ne laisse jamais de trace de son passage, parce que c'est une vieille perverse qui ne fais que regarder par le trou de la serrure sans manifester sa présence impie) (voilà c'est dit), m'a demandé ce matin comment s'était terminée le soap opéra de l'été (vous vous rappelez ?). Comme je n'avais pas envie de lui répondre par sms (c'est chiant de raconter autant de trucs par sms) (en plus je n'arrive pas à me faire au tactile, mon portable est en train de prendre le pouvoir sur mes doigts) (et puis j'étais en train de me brosser les dents, faut pas déconner) et que je me suis dit que peut-être certains et certaines d'entre vous se posaient la même question, voici donc en exclusivité ...

Les Gueux de l'Amour, saison 2

Mais où en étions-nous ? Ah oui, Sandy avait presque écharpé Lyle, flirté bêtement avec Carl sous le nez de Luc, tout en en pinçant en secret pour Jared. Et Harvey avait défrayé la chronique avec ses épanchements épistolaires pour Mary-Jane, tandis que le meilleur ami de Sandy, Andy, cherchait un prétexte pour rompre avec Maya.
Et maintenant ... la suite (fans de Stargate, je vous aime)

Missie a quitté la série (pour des raisons de divergences artistiques, vous en saurez plus en lisant le dernier numéro de Ouhlaladidooonc) (ou pas). Du coup, Dylan a rejoint une caravane de Touaregs, Paolo écope de 49 ans de prison ferme pour proxénétisme et Justin a ouvert un bar gay à Vladivostok.

Sandy n'a plus eu de nouvelles de Lyle (à son grand soulagement, puisqu'elle était au bord de la pulsion meurtrière et qu'il était scientifiquement impossible de la tenir éloignée de tout objet tranchant/piquant/urticant/décapant/coupant/tire-bouchonnant sans l'enfermer en salle capitonnée). Elle a eu des nouvelles de Carl, par contre. Beaucoup de nouvelles, sous formes de sms pleins de lol, de mdr, de smileys qui clignent des n'yeux-n'yeux et d'autres trucs que seule une groupie de 15 ans aurait pu décrypter. Elle a eu beaucoup de mal à lui faire comprendre que non, vraiment, elle ne voulait pas le revoir pour aller plus loin dans leur belle relation, mais non, vraiment pas. Heureusement, le grand Jared s'est bien bidonné de cette histoire et en a profité pour se mettre Sandy dans la poche dans une cuisine sans frigo (dans la poche, j'ai dit ! Bande de pervers !) avant de l'abandonner pour 5 mois et demi d'absence sur un quai de gare. Luc est redevenu un interlocuteur amical tout à fait cordial et toujours aussi adepte de vieilleries 90's groupisantes, Andy n'a toujours pas rompu avec Maya sous le prétexte ô combien fallacieux d'avoir trop de boulot pour se soucier de choses aussi bassement futiles.
En revanche, Harvey a encore frappé. Mary-Jane l'ayant renvoyé vertement avec un râteau faire des pâtés avec sa pelle et son seau, le mécréant s'est dit que ses éclats par courrier marcheraient peut-être avec Sandy, et il lui a donc envoyé une lettre digne d'un serial-killer en puissance qui a empêchée notre héroïne de dormir quand elle l'imaginait l'attendre chaque soir devant sa porte (et a encore donné matière à se poiler à Jared, qui décidément se marre pour un rien). Sandy se demande donc maintenant comment rembarrer Harvey gentiment mais fermement, sachant qu'elle a plusieurs options :
* Missie lui propose de ne pas répondre, et de faire la morte (mais il faut savoir que c'est Missie qui a donné l'adresse de Sandy à Harvey, et qu'elle se sent un peu morveuse aujourd'hui en se rendant compte qu'elle a chié dans la colle).
* La mère de Sandy lui conseille de renvoyer la lettre à son expéditeur.
* Andy suggère de répondre en expliquant que vraiment, Harvey s'est mis le doigt dans l’œil jusqu'au coude.
* Jared propose d'envoyer à Harvey une photo de son cul.
Sandy hésite.

Dans le bénéfice du doute, elle ne se sépare plus de sa bombe lacrymo.
 
You got a piece of me
But it's just a little piece of me
And I don't need anyone
And these days I feel like I'm fading away
Like sometimes when I hear myself on the radio
Have You Seen Me Lately - Counting Crows

Une petite note rapide pour vous mettre au courant des dernières nouveautés sur le blog. Si vous êtes des visiteurs attentifs (c'est-à-dire si vous n'avez rien de mieux à faire que de scruter ma page dans le détail, bande de nerds), vous avez sans doute remarqué deux nouveaux boutons sur la barre de menu du blog (tout en haut, juste en dessous du titre, au-dessus de la bannière, regardez un peu, bande d'assistés !), intitulés "Knit Patrol" et "10 Good Reasons".

Knit Patrol est un second blog, un blog annexe qui commence à prendre vie en parallèle de celui-ci, consacré exclusivement au tricot. Il prend la place de mon blog précédent, hébergé sur overblog, histoire de tout rassembler au même endroit.

10 Good Reasons est une nouvelle section un peu à part, inspirée d'un déballage d'âneries né sur Knit Patrol, visant à exposer en 10 photos 10 arguments à une situation donnée. Je m'efforce de rapatrier au plus vite les deux premiers articles que j'avais composés sur ce sujet, mais c'est long, et je ne dispose pas de beaucoup de temps.

Voilà, c'est tout.

Sinon, aujourd'hui, j'ai commencé la 4ème saison de Fringe, avec un paquet d'Oreo et une crème caramel, et franchement, je suis très désappointée. Peter me manque tellement.
Déjà qu'on me boycotte l'irlandais, m'enlever mon canadien virtuel est une honte.
Et la saison 4 de Private Practice ne me plait pas du tout non plus, je n'arrive à me faire à aucun des couples que les scénaristes ont formés à coups de fléchettes (et vraiment je ne peux plus supporter cette blondasse de Charlotte)
J'espère de tout mon petit cœur de groupie que la nouvelle saison de Supernatural sera plus en adéquation avec mes vieilles attentes de fan en détresse (mais vu la tournure qu'ont prises les choses au sujet de mon Castiel-chouchou, je suis profondément dubitative)

*soupir*

Les séries télé vont ruiner ma vie. Vivement Merlin.
 
On her red guitar
The color never fades away
No matter where she has it placed
And my life would change when I saw
The face of her red guitar
Red Guitar - Kris Allen

Il y a quelques temps, mon luthier de paternel a eu une bien jolie patiente à 6 cordes, une bêbête comme je les aime, une de celles que je n'aurai sans doute jamais (compte en banque light oblige), mais que je gratouille quand même à chaque fois que l'une d'elles lui passe entre les mains.
Une Moi, de chez Gibson.
(C'est à dire une SG, que j'appelle les Moi puisque ces gratounettes partagent mes initiales) (sauf que chez elles, cela signifie Solid Guitar) (pas chez moi) (ma mère n'était pas tordue à ce point) (déjà que niveau deuxième, troisième et quatrième prénoms elle ne m'a pas gâtée ...)
Une SG rouge. Qui a pas mal vécu, avec des chocs un peu partout (son proprio n'est pas du genre soigneux, malheureusement), mais vraiment chouette quand même. La pauvre avait perdu la tête en faisant une mauvaise chute, blessure qui pouvait sembler mortelle au premier abord, mais mon père est un peu au recollage de guitares ce que Derek Sheppard est à la neurochirurgie (mais côté cheveux, par contre il est disqualifié d'office). La tête de la malheureuse n'était plus reliée au manche que par un fin réseau de bois éclaté, il a donc fallu nettoyer la blessure avant de rafistoler le tout, replacer le tuss rod correctement et s'assurer que la pression exercée par la tension des cordes n'allait pas de nouveau la décapiter.
Deux semaines de chirurgie plus tard, la belle sortait de convalescence.
Et, évidemment, comme dans la plupart des cas, mon appart a fait office pour quelques jours de salle de réveil, histoire de laisser la malade au calme avant de lancer sa rééducation.
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On se réveille doucement, on ouvre un oeil un peu chiffonné sur le monde, ouuuuh, quel éblouissement ...
(mon pied n'a pas volontairement atterri sur la photo, c'est juste que je ne sais pas cadrer en tenant mon appareil à bout de bras) (fallait pas oublier le grand angle chez un pote, aussi)
(n'empêche, le vernis rouge assorti, c'est un beau coup du destin)

On profite de ce moment de calme pour observer si tout va bien. Quelques examens de routine. Le chevalet et les micros d'abord, dans un sens ...
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Puis dans l'autre (je n'aimais pas le pickguard nacré, au début, mais en fait finalement je le trouve assez chouette. Un petit côté très bling bling, avec le rouge de la peinture hyper flashy du corps et du manche).
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Et puis un petit coup d'oeil aux potards, histoire de voir si tout va bien côté électronique. Ca me fait drôle, elle a plein de boutons (ma Izzie n'en a que deux) (l'acné fait encore des ravages), et je trouve le switch assez mal placé. J'aurais peur de le heurter en jouant, d'un coup de poignet malheureux, et de me retrouver avec un son complètement déréglé au beau milieu d'un concert (mais ça c'est parce que je suis un gros bourrin)
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Et enfin la cicatrice, qui se devine encore sous les craquelures du vernis (le propriétaire n'a pas souhaité dissimuler les traces de l'accident) (parait que les cicatrices, ça fait gladiateur)
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Le papa de la demoiselle l'a achetée vintage, il ne sait donc pas exactement de quel modèle il s'agit. Seul le tatouage sur la balafre peut donner quelques indices, car le numéro de série (gravé dans le bois, et le bois a souffert) a en partie disparu.
Il me semble qu'il s'agit du modèle Limited Edition paru juste avant le modèle signature de Carlos Santana. Avant qu'il ne soit customisé (bankablisé si vous voulez mon avis) par la griffe de l'artiste, qui jouait lui-même sur l'une de ces bestioles.

Une belle bête, donc.

Un petit egotrip made in Gibson, avec un jeu de lumières rouges très tralala, papapapapapaaaaaa, ah-la-la-je-ris-de-me-voir-si-belle-en-ce-moiroiiir :
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Les examens sont satisfaisants. Avant de passer par la case rééducation (comprenez vas-y-que-j'te-branche-sur-Edgar-en-poussant-la-saturation-au-max-pour-faire-hurler-Smoooooke-on-the-Waaaaaaateeeeeeer), il est l'heure de la récréation. La demoiselle s'est fait une bonne copine en la personne d'Izzie, toujours ravie de voir débarquer des potes électriques à la maison (rouges, qui plus est) pour faire une bonne partie de manche de fer :
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Et puis bon, on est rouges ou on ne l'est pas, on se la joue façon Roooooxaaaanne, you don't have to put on the red liiiight (mais on le put on quand même, c'est tellement la classe)
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On se rapproche un peu (histoire de savoir ce que Izzie peut bien lui chuchoter à l'oreille, je suis sûre qu'elle dit du mal de moi).
"Hey, pssst, la nouvelle ! T'sais, la patronne, elle a un grain"
"Ah ouais ? Genre ?"
"Genre des fois elle te fait des bends sans que tu saches pourquoi, en poussant des cris de hyène, et même pas dans la gamme"
"Ah ouais ? Flippant."
"T'imagine, ça, au quotidien ? 'Tain, des fois j'ai juste envie de lui péter une corde à la gueule"
"Graaaave"
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"Et en plus, y'a des traces de doigts sur mon pickguard, merde ! Mais la loose, quoi !"
"Ouais, mais toi, au moins, t'as une courroie. Moi on me laisse à poil"
"Revolucion, dios del infierno !"
"Attends ... T'es mexicaine ??"
"Pfff ... Sale raciste amerloque !"
"Oh ça va, hein"
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Evidemment, je n'ai pas pu résister bien longtemps. Je l'ai branchée, et j'ai joué dessus.
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Photo concept un peu débile, non je ne joue pas en me prenant en photo (il me faudrait un troisième bras que je n'ai pas) (je ne m'appelle pas Shiva) (quoique ça serait bien utile parfois) (mais ça doit être chiant pour dormir sur le côté), c'est juste pour vous montrer à quel point je foire bien mon barré de Fa (c'était avant une semaine d'entraînement intensif, maintenant mon index part bien moins en saussisse de Francfort).

Elle est vraiment très agréable à jouer, cette petite. Manche très confortable, cordes hyper douces, cases du haut (rappel mémo : le haut du manche d'une guitare est la partie la plus proche du corps, le bas est la zone la plus proche de la tête) d'une facilité extrême à atteindre, bref, vraiment très chouette. J'avais beau ne pas avoir l'habitude, le jeu coulait tout seul.
Un seul reproche, le corps est tellement fin et léger que le manche a tendance à piquer du nez au niveau de la tête. Ca ne m'avait pas frappée tout de suite, mais au bout de deux heures de jeu, j'étais au bord de la tendinite, et finalement j'étais obligée de contracter mes doigts, ce qui me faisait presque mal à la main gauche. C'est un petit détail, mais je pense que jouer debout avec une courroie doit être assez fatigant pour le bras gauche. Avec ce genre de gratte, j'aurais peur de finir avec les bras de Rapahel Nadal. Dommage, elle était presque parfaite.

Mais finalement, comme à chaque fois, en fait, j'en arrive à la même constatation : la guitare de ma vie, c'est Izzie.
 
I look at the world and I notice it's turning
While my guitar gently weeps
With every mistake we must surely be learning
Still my guitar gently weeps
While My Guitar Gently Weeps - The Beatles

Aujourd'hui, Josiane et moi sommes allées à notre cours de guitare habituel.
Bon, pour celles et ceux qui ne seraient pas au courant (mais franchement, faut vous tenir au jus, bande d'assistés), Josiane, c'est ma guitare. L'une de mes guitares, en fait (j'en ai trois, parce que je suis malade psychologiquement dès qu'on parle de cordes pincées) (et j'ai aussi un guitalélé électrique et une mandoline, mais on s'en fout). Ma première guitare, si vous voulez tout savoir. Une petite Fender classique toute bête, toute simple, qui a le mérite de sonner juste et d'être aussi légère qu'une plume de papillon (oui, je sais mais pfff) (si tu reconnais cette référence, ami lecteur, sache que ton mouton spatial t'aime très fort). Au cas où vous vous poseriez la question, elle ressemble à ça :
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Non, elle n'était pas livrée avec les moutons en peluche. Mais bon. Shaun et Gary sont tellement photogéniques. Ouais, bon, allez, une photo plus sérieuse :
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J'ai aussi une folk, une Fender Sonoran (couleur Lake Placid Blue, ça fait rêver), ma Monica adorée (nommée en référence à Santa Monica, lieu mythique que son look 70's et sa couleur flashouille m'évoquent irrésistiblement) :
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On dirait le fruit d'une partie de manches en l'air entre une dreadnought et une Stratocaster (un genre de Roméo et Juliette de 6 cordes). C'est avec elle que je joue le plus souvent, mais comme elle est plus lourde et plus encombrante que Josiane, je la laisse dormir à la maison en ce moment (vu que je vais directement du boulot à la guitare en prenant un vieux bus crachotant, je dois marcher plus d'un quart d'heure, et Monica me suicide le trapèze gauche)

Et puis, accessoirement, j'ai aussi une électrique, une Fender Telecaster Blacktop (couleur Candy Apple Red, ils ont de l'imagination chez Fender), ma Izzie chérie :
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Oui, je sais, les photos sont toujours les mêmes, il faudra que j'en fasse de nouvelles.
Mon meilleur ami aimerait bien que je poste les photos à la con qu'il a prises de moi avec Izzie, mais j'ai vraiment trop honte du résultat (allez, vas-y, mets la main dans les cheveux, fais l'amour à la caméra)

Bref, pour en revenir à nos moutons (moutooooooooooooooons) (pardon), Josiane et moi sommes allées à notre cours de guitare habituel (avec mon fameux sac qui me donne une classe folle). Le petit jeune qui a cours en même temps que moi dans la salle d'à côté et avec qui je papote un petit peu chaque vendredi n'arrive toujours pas à me tutoyer et m'appelle inlassablement Madame. J'hésite entre m'ouvrir les veines ou lui ouvrir les siennes. Enfin bon, whatever.
Je suis plutôt contente, mes barrés de Fa commencent à ressembler à autre chose qu'à un bruit de veau écrasé sur une clôture, je vais bientôt pouvoir me foutre de la gueule de Joni Mitchell en toute impunité.
Du coup, mon prof-que-j'aime a décidé de m'inscrire dans les ateliers complémentaires (comprenez des activités en petit groupe en plus des cours hebdomadaires) pour que je puisse aussi me foutre de la gueule de Jimi Hendrix d'ici la fin de l'année (parfaitement). Et il m'a inscrite dans ... 3 ateliers. 3. Trois.
1) Un atelier groupe, pour jouer à plusieurs et tenter des représentations dans les bars du coin (rien que d'y penser je suis déjà en train de frétiller) (je me vois trop perchée sur un tabouret en train d'essayer de viser mes cordes avec trois bières dans le nez et une bande de copains qui ricanent bêtement)
2) Un atelier d'accompagnement, pour apprendre à suivre un chanteur jusqu'au bout de la nuit, d'une fidélité sans faille, quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne, façon concerto sur le pont du Titanic en train de couler dans une eau à - 56°. (Je te suivraiii, où tu iras j'iraiii, fidèle comme une ombreuh, jusqu'à destinatiooon) (je sens que je vais la chanter souvent celle-là) (les autres vont me haïr)
3) Un atelier de jeu aux doigts (ça a beaucoup fait rire l'irlandais, mais ce sombre individu ayant l'esprit mal placé, il ne constitue pas une référence), arpèges, picking, et plein de trucs de pro pour frimer et en foutre plein la tronche au monde entier avec un seau KFC renversé sur la tête (si tu connais Buckethead, je t'aime) (si tu aimes Buckethead, je t'aime encore plus) (si tu n'aimes pas Buckethead, s'il te plait, aime-le)

Avec tout ça, rien que la semaine prochaine, j'ai trois heures de guitare.

Si je ne deviens pas une virtuose de renommée internationale avec tout ça, c'est vraiment que je suis un gros bigorneau.
 
Suddenly something has happened to me
As I was having my cup of tea
Suddenly I was feeling depressed
I was utterly and totally stressed
Do you know you made me cry
Do you know you made me die
Animal Instinct - The Cranberries

Si si, je travaille. Mais là je vais faire une pause, je viens d'avaler un demi-paquet d'Oreo avec un yaourt framboise, il me faut quelques minutes de digestion (d'autant que l'irlandais se sent obligé de me raconter les films d'horreur qu'il se visionne toutes les nuits pour essayer de se faire peur, tout seul dans son meublé) (pour l'instant ça n'a pas marché, il voit les films, ça ne lui fait rien, il me les raconte, ça me fait flipper) (aujourd'hui c'était The Human Centripede, il s'est endormi devant, moi je sens que je ne vais pas en dormir de la nuit) (en plus hier j'ai regardé un épisode des Experts à Manhattan où un croque-mort avait tué une institutrice en la préparant dans un funérarium) (j'ai peur qu'avec tous ces films d'horreur l'irlandais ne tourne psychopathe et me découpe en morceaux à son retour pour se faire un collier avec mes phalanges).

Bref. Avec tout ça j'ai un peu envie de vomir. J'ai essayé de visionner des vidéos de Maru, mais vu que je les connais déjà toutes, ça manque d'efficacité. J'ai donc commencé à faire une liste de mes préoccupations du moment, histoire de me vider la tête de toute image gore et scatophile (ce mec est malsain, je devrais peut-être reconsidérer la proposition du médiéviste qui m'envoie des lettres d'amour) (en fait tout bien considéré je crois qu'un type qui recopie mot pour mot le contenu de chacune de nos - rares - discussions dans une "lettre d'amour" me fait encore plus flipper qu'un futur médecin légiste qui regarde des films d'horreur avec des chirurgiens allemands). Et comme je suis hyper généreuse, je me suis dit que j'allais vous en faire profiter.

Le top 5 de mes préoccupations actuelles

1) L’hypothèse d'un hypothétique futur concert français de Snow Patrol (je les aime tellement) puisque leur nouvel album sort bientôt et qu'ils vont faire une tournée européenne pour l'occasion, et la trouille abominablement inavouable de ne pas pouvoir y aller à cause du boulot (j'en fais des cauchemars qui m'amènent au bord de la dépression) (je les aime tellement).
(Oui, moi aussi je trouve que la pochette a une tronche de dos de veste de biker, j'aurais préféré un pingouin)
(Mais bon, un groupe qui a choisi de s'appeler La Patrouille des Neiges ne peut pas être un exemple de bon goût)

2) Acheter une paire de Converse (des vraies, pas les infâmes copies dont je me suis contentées toute ma misérable vie et qui finissent toutes immanquablement par prendre la flotte par le bout) rouges. J'en ai une envie aussi irrépressible que celle que j'ai ressentie pour les escarpins noirs que j'ai achetés en sautant de bonheur dans le magasin en hurlant, "enfin, enfin, enfiiiiin, je trouve pile poil ce que je veux, ENFIIIIIN".
J'ai du passer pour une vieille frustrée de la vie.
(Je SUIS une vieille frustrée de la vie)

3) Trouver un coiffeur pas trop cher (sic) et pas trop maladroit (re-sic) pour accentuer mon dégradé sans me couper 10 cm de tignasse et me faire enfin la couleur dont je rêve (aucun coiffeur ne veut teindre une cliente en rousse, c'est incroyable comme les préjugés ont la vie dure).

4) Réussir à plaquer correctement un barré de Fa à la guitare. Mon prof de guitare m'a annoncé qu'il m'avait inscrit pour le concert du mois de mars, pour jouer un morceau avec le mec qui l'a écrit (je le connais pas, mais j'ai déjà envie de vomir d'angoisse sur ses mocassins) (un peu comme si on me demandait de jouer Chasing Cars devant Gary Lightbody, je lui déverserai très certainement mon contenu stomacal sur les genoux). J'ai beau y mettre du mien, mon Fa fait un vieux bruit de fils barbelés qui s'entend à trois rues à la ronde. J'ai essayé de raconter à mon prof que Joni Mitchell non plus n'a jamais pu barrer un Fa, mais il n'a pas eu l'air convaincu.

5) Me faire de nouvelles copines. J'aime bien mes collègues, mais elles ont toutes une vie tellement remplie qu'être avec elles me rappelle constamment la vacuité de mon existence. Une seule n'avais pas encore de poussin, mais elle m'a annoncé mardi avec un immense sourire qu'elle passait du côté obscur de la Force (comprenez qu'elle est enceinte). Évidemment, comme je m'y attendais, LA question est tombée, entre la salade d'Ebly (ma préférée) et la Danette caramel-salé (ma favorite) :
"Et toi, alors, tu t'y mets quand ?"
J'ai bien eu envie de lui dire que je soupçonnais l'un des poulbots d'être le fils caché de l'irlandais et que j'étais éventuellement prête à l'adopter (en plus il est déjà éduqué, propre, il dort toute la nuit, mange tout seul et sait faire ses lacets, je n'aurai donc qu'à me servir de lui comme prétexte pour aller à EuroDisney et faire pression sur l'irlandais) (mais l'irlandais s'en fout). Comme j'ai quand même eu peur de passer pour une cinglée, je me suis contentée d'un :
"Je laisse faire le Destin".
La Future Couveuse m'a regardée d'un air plein de pitié. Je crois que je suis misogyne. Je vais plutôt tenter de me faire des copains avec lesquels je pourrai boire des bières devant la nouvelle saison de Fringe.

Edit : Je viens de voir que l'irlandais a un T-shirt Jurassic Park. Il a toujours des T-shirts hyper chouettes (comme celui qui dit "you're too close, jerk" et que je pensais jusque là être mon préféré) mais là, vraiment ... Un T-shirt Jurassic Park. JURASSIC PARK. Rien qu'en l'écrivant, j'ai une folle envie de lui (du T-shirt, hein, pas de l'irlandais)  (quoi que) (héhéhé)