There's a drumming noise inside my head that starts when you're around
I swear that you could hear it
It makes such an almighty sound
There's a drumming noise inside my head
That throws me to the ground
I swear that you should hear it
It makes such an all mighty sound
Drumming Song - Florence + The Machine

Non, je ne vais pas vous parler de Pâques.
(Je ne fête pas Pâques, moi, môôôsieur, je suis païenne-traine-poulaines, moi môôôsieur, je ne fais que céder à la tentation promue par les supermarchés en m'empiffrant de chocolats, moi môôôsieur) (d'ailleurs j'ai trouvé des MOUTONS en chocolat avec un air affreusement niais trop génial, j'en ai déjà mangé un, et il était vraiment bon) (et on s'en fout carrément, là n'est pas le propos).

Non, je ne vais pas non plus vous parler du lapin qu'on a disséqué avec les collègues sous les yeux horrifiés/passionnés (il faut de tout pour faire un monde) d'une classe de CM1 le mois dernier (sachez juste qu'on l'a fait à l'insu de notre plein gré et que franchement, avec du recul, on s'est dit qu'on aurait probablement du partir en claquant la porte quand on nous a "proposé" l'idée).

Je ne vais pas non plus faire de la pub pour une marque de légumes en boîte (je suis tombée bien bas, mais pas à ce point, tout de même).

Et je ne vais pas non plus continuer à vous farcir l'occiput de tous les trucs en rapport avec un lapin dont je ne vais pas vous parler, parce que moi aussi, ça commence à me les hacher menu.

Bref, je vais vous parler musique.
Une découverte qui n'en est pas vraiment une, parce qu'elle date un peu quand même, et que ça fait des mois que je me dis que je devrais en parler un peu ici, mais la procrastination étant ce qu'elle est ...
Voilà quoi.

J'ai découvert Florence + The Machine d'une manière tellement honteuse que je vais me faire un plaisir de la raconter (oui, j'ai un côté masochiste).
J'ai écouté la B.O. de Twilight.
Bon, que les choses soient claires : j'ai vu le premier Twilight, je me suis fait chier comme un rat mort (je me tapais des fous-rires avec la copine avec laquelle j'étais allée le voir, tellement c'était niais, on s'est fait siffler par des ados pleines de piercings et de mèches roses, c'était marrant), et j'ai lu les quatre tomes (oui, je suis masochiste ET suicidaire) qu'une copine (pas la même, vous vous en doutez) m'avait prêtés, tomes qui m'ont encore plus barbée si c'est possible, et encore plus secouée de rire à chaque page.
Mais cela dit, il y a une chose que je dois reconnaître, c'est que les B.O. de ces nanards ne manquent pas toujours d'intérêt (bon sang, il y a du RADIOHEAD sur la première, rendez-vous compte !), et que du coup, prise de curiosité, j'y ai jeté une oreille.
Je n'ai pas accroché à grand chose, mais une chanson en particulier a retenu mon attention : Heavy In Your Arms.
Cette voix féminine si grave et mélodique à fois, ce texte si ambigu, cette musique lourde, sourde, frappante, pesante, ces accords de guitare saturée et ces beats de batterie en trame directrice m'ont transportée immédiatement. Je me suis mise à l'écouter en boucle. Et puis quand même, au bout d'un moment, j'en ai eu un peu marre d'écouter tout le temps la même chose, et je me suis dit que je passais peut-être à côté d'une myriade de morceaux tout aussi chouettes.
Donc, j'ai fait comme tout le monde au XXIème siècle : je suis allée sur Youtube, et j'ai cherché ce fameux groupe. J'en ai écouté une, puis, deux, puis trois, puis dix. Le lendemain, je suis allée m'acheter les deux albums (Lungs et Ceremonials) à la Fnac (en plus c'était le jour 4 CD pour 20 euros, vous pensez que je me suis sentie vernie, et que pour la forme je me suis aussi pris deux petits Led Zep des familles).

En un mot comme en cent, cette nénette envoie du pâté. Déjà, elle a un univers, un look, un décor totalement Tim Burtonien, déjanté, décalé, atypique, qui me plait énormément. Les livrets de ses albums ressemblent à des photos prises dans des cabinets de curiosité, remplies d'objets bizarres, de bestioles naturalisées, de robes à dentelle XVIIIème, de senteurs un peu morbides mais tellement fascinantes.
Ensuite, elle a des textes absolument géniaux. Intituler une chanson "My Boy Builds Coffins", affirmer qu'un baiser avec un coup de poing dans la gueule vaut mieux que rien du tout, ne faire dormir une fille que d'un oeil parce que cette §%µ$ vous a trahie et qu'elle sent maintenant poindre les représailles, chanter un hymne aux chambres à coucher, aux percussions, parler d'amour et en même temps de noyade, d'exécution et de sacrifice, il fallait oser.
Et sa musique est tout aussi atypique qu'elle, souvent lourde, menée par la batterie, parfois plus légère, presque féérique, scintillante. Elle vous transporte ailleurs, dans un univers imaginaire, une sorte de Pays des Merveilles aussi décalé que celui de Lewis Carroll, incroyablement beau, mais aussi effrayant et absurde.
A mon humble avis, cette fille est à la musique ce que Tim Burton est au cinéma : une impératrice du bizarre, du macabre-merveilleux, qui met un peu mal à l'aise au premier abord parce qu'on sent bien qu'au fond elle est totalement cinglée, mais qui fascine parce que sa folie est tout simplement une véritable oeuvre d'art qu'on ne se lasse finalement plus d'écouter.
(oui, je l'aime à la folie, vous l'aurez compris)
(en plus on est du même millésime toutes les deux, c'est forcément quelqu'un de bien)
(et elle est rousse) (CQFD)

Allez y jeter une oreille, ou même deux, trois si vous en avez en rab.
Le voyage vaut franchement le détour.
 
Some boys try and some boys lie but
I don’t let them play, no way
Only boys who save their pennies
Make my rainy day, ’cause we are
Living in a material world
And I am a material girl
Material Girl .:. Madonna

Ces derniers temps, j'ai tellement croulé sous le boulot que j'ai bien cru que j'allais finir en hôpital psychiatrique. Entre le corps qui pète un câble pour te faire comprendre que non, non et non, il n'ira pas plus loin sans te casser en trois, le mental qui dérape en te muant en bulot neurasthénique et la fatigue accumulée qui te fait voir le monde en camaïeu de gris brumeux depuis les fentes bouffies qui te servent d’ersatz d'yeux, il restait peu de place pour la joie, les fleurs en boutons et les pitites colombes qui font rourou dans la brise printanière.

Heureusement, les Dieux dans leur infinie bonté ont eu la belle inspiration d'inventer l'antidote (non, pas le Nutella, quoi que, une panacée pareille mérite d'être ovationnée) (avec les macarons caramel-beurre-salé et les McVities au chocolat) : les VACANCES.

Les vacances, c'est ce truc génial qui revient cycliquement (un peu comme les coquelicots chez les filles, mais en moins fréquent (dommage) et moins diaboliquement chiant (dommage bis)) pile au moment où tu te dis que non, décidément, tu n'aurais pas tenu un jour de plus, ni même une heure de plus, ni même une minute, ni même une seconde, ni même une nano-seconde (oui, j'ai regardé Heroes).
C'est exactement ce qu'il s'est passé vendredi soir.

Bon, pour te remettre dans le contexte, cette semaine a été une semaine de merde. Une vraie de vraie, avec des merdes tous les jours, une photocopieuse en panne (tu as idée de ce que représente une panne de photocopieuse dans une école primaire quand tu n'as presque pas de manuels et un double-niveau ?) des collègues malades et poissardes aussi, une énorme angine purulente qui voudrait bien te coller au lit alors que tu ne PEUX PAS être absente parce que ta collègue l'est déjà, qu'elle n'est pas remplacée, que tu dois prendre ses élèves en plus des tiens et leur faire passer une évaluation nationale qui aurait déjà du être faite trois semaines plus tôt, le tout en gérant ton propre business et en semblant fraîche et dispose parce qu'évidemment, tu es visitée trois jours de suite, que tu dois boucler les bulletins, recevoir les parents pour le débrief' du trimestre et faire tes vœux pour ton affectation l'an prochain sur une plateforme informatique qui rame tellement qu'elle met 23 minutes pour charger une page.

Donc forcément, quand les vacances sont arrivées, si j'avais eu la force, j'aurais bien entamé un pas de danse tamoul autour d'un chandelier allumé dans mon salon en hurlant God Save The Queen à plein poumons, drapée dans un rouleau de cellophane fushia, mais j'ai préféré opter pour une réaction plus conventionnelle : je suis allée me coucher.
Mon réveil a sonné samedi matin pour ma répétition de guitare, je me suis rendormie comme une limace morte. Bon, je me suis réveillée à la deuxième sonnerie et j'ai filé aussi vite que j'ai pu, mais ça te donne quand même un aperçu de ma brillante forme physique (et j'ai été un vrai pâté, je me suis plantée dans ma grille d'accord (cela dit, on s'est TOUS plantés au même endroit, mais d'habitude je suis plutôt attentive à ce genre de trucs), j'ai échappé mon mediator deux fois et je crois n'avoir jamais autant lâché de jurons pendant une répét (mes compatriotes ont saigné des oreilles)).

Et puis j'avais appris plein de mauvaises nouvelles qui m'avaient un peu mis le moral dans les ballerines (oui, j'ai acheté des ballerines, des chaussures PLATES, il va pousser des kumquats en Sibérie). Du coup, je me suis dit que la meilleure manière de me remonter le moral, c'était d'aller voir ma maquilleuse préférée à Marionnaud.

C'est dans ce genre de circonstances que je m'aperçois que je suis d'une faiblesse affligeante.
Je suis une incorrigible afficionada de Guerlain depuis longtemps, et je possédais déjà Idylle et Shalimar Initial, mais je dois bien avouer que La Petite Robe Noire m'a bien eue. Cette petite odeur de cerise par-dessus la fameuse Guerlinade, ce petit effluve sucré terriblement gourmand, et puis ce flacon, ce flacon ... Le même que L'Heure Bleue et Mitsouko, revisité avec un beau dégradé brun-rouge dans le verre et la fameuse robe noire en impression au dos ... Yum yum !
(et vous voyez aussi au premier plan mes bijoux de tueuse d'oiseaux : des boucles d'oreilles en plumes de paon et une bague "crâne-de-moineau-mort" de chez Rings & Tings)

Le pire, c'est que j'ai aussi investi dans un mascara (Inimitable, de Chanel) (pour tenir compagnie à mon Illusion d'Ombre, dont je suis tombée amoureuse récemment), deux vernis à ongles (toujours chez Chanel, le rouge Fire, affreusement classe, et le ... le quoi au juste ? Le chatoyant, le gris-bleu-violet-prune-arc-en-ciel, l’indéfinissable Black Pearl) et last but not least, un Vernis à Lèvres d'Yves-Saint-Laurent (ce truc est une tuerie : non seulement il est juste magnifique, intense, brillant, confortable, mais en plus il est plus tenace qu'une bernicle sur un rocher : je l'ai mis à 7h du matin, j'ai parlé, j'ai mangé, bu, reparlé, re-bu, re-mangé, et à 22h il était toujours là, à peine moins brillant. Jamais vu ça).

Après toutes ces émotions, je suis allée prendre un peu le soleil sur mon balcon. J'ai eu l'impression d'être en vacances, et j'ai tout d'un coup réalisé avec une explosion de satisfaction et de plénitude qu'en fait, ce n'était pas une impression.

Noms de Dieux, je suis en vacances !
Raaaaaaaah !

Bilan de ce premier day off : ce matin, je me suis réveillée à 10h23, avec Boats de Rams' Pocket Radio dans la tête et une magnifique marque d'oreiller en travers de la tronche.
J'ai bouffé des lasagnes veg' en pyjama devant un épisode de Once Upon A Time (et ma marque d'oreiller se voyait encore) (j'en tire une gloire incommensurable).
J'ai traîné toute l'après-midi en chaussettes-pas-coiffée-pas-maquillée-pas-habillée (mais parfumée, je ne peux pas m'en empêcher) et je n'ai fait que des trucs qui ne servaient strictement à rien.

Bon sang.
C'est la vraie vie.
Top, short et capeline : H&M
Collants : Lafayette
Sandales : Zara