Samedi (dimanche, même, en fait), pendant une soirée un peu échevelée (au sens propre et au sens figuré, vous auriez vu la tronche de merlu écaillé que je me suis traîné à 7 heures du matin) avec des nouveaux amis tout neufs (sauf Lucette, qui date un peu, elle), je n'ai pas arrêté de me faire chambrer sur mon âge. Après mon banquier qui m'avait bien fait remarquer que je n'étais plus une ado insouciante, ils se sont donc amusé à me rappeler très régulièrement (environ toutes les minutes et quart) que j'étais la doyenne du groupe (être traîtée de vieille à 25 ans, franchement, c'est une honte). Bande de porcs. Oh, mes copains-plus-vieux-chéris-que-j'aime, Jake, Nat', Paulo, Vidou, Eric, Spiderman, où êtes vouuus ?

Bref. M'est donc venue aujourd'hui l'idée totalement stupide (et inutile) de dresser une courte autobiographie de mon auguste personne à partir de quelques dates-clef marquant des évènements particulièrement débiles importants de ma petite vie de presque-vieille-d'un-quart-de-siècle.
Ready ? Go, c'mon, jerk !

1986 : Je viens au monde avec plus d'un mois d'avance, pendant une tempête de neige, le 23 décembre (j'aurai sans doute mieux fait de me péter un tibia à coups de forceps)
1989 : On m'offre mon premier mange-disque, accompagné du 33 tours de la Lambada. Je danse aussi bien qu'un pingouin sur une corde à linge.
1990 : Je regarde le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles, je deviens fana de gros lézards-qui-n'en-sont-pas (ils avaient le sang chaud, je vous dis, Robert Bakker est mon idole jusqu'à la prochaine vague d'extinction massive) disparus mystérieusement dans une hypotétique chute de météorite de 65 millions d'années d'âge dans la baie du Yucatàn. Parfaitement.
1992 : Je deviens fan de Batman et je me mets au piano. Les deux évènements ne sont pas liés. Du moins je ne crois pas. Je rencontre Lucette, alors âgée de 2 jours. Pour l'occasion, ma mère m'avait acheté des barettes Pierrot. La classe.
1993 : Sortie ciné de Jurassic Park, mon dino-fanatisme atteint son paroxysme (et en plus ça rime). J'habille des dinosaures en peluche avec des vêtements de poupées, rien que pour emmerder les mamies dans les jardins publics.
1995 : Je regarde Braveheart, je ne comprends pas grand chose au film en lui-même, mais la jeune prépubère qui sommeille en moi découvre qu'elle adore inexplicablement les mecs en kilt.
1996 : Je rentre en 6ème. Début de la période moche-paria-pourrie-que-je-ne-revivrai-pour-rien-au-monde, même en échange de l'intégrale de Zelda sur NES ou d'une nuit d'amour avec Christian Bale. Enfin bon, si jamais Christian Bale n'a rien à faire un de ces soirs, je veux bien reconsidérer la question.
1997 : Je suis amoureuse de Peter Buck. *soupir*
1999 : J'apprends à tirer les cartes, à lire les lignes de la main, à faire plein d'autres trucs bizarres qui m'auraient conduite au bûcher en 1662, et j'entre définitivement dans une vague mystico-celtique qui ne me quittera plus.
2000 : J'ai survécu au bug de l'an 2000. Ou alors je me suis faite piéger par la Matrice, sait-on jamais.
2001 : J'ai beaucoup de mal avec l'euro. Et je trouve les pièces hyper moches. Je pleure devant les images du 11 septembre et je perds définitivement ma foi en l'humanité.
2004 : Je décroche mon Bac (option latin s'il vous plait) avec une mention, mais je ne me souviens plus laquelle (assez bien ? bien ? l'un des deux, on s'en fout) sans avoir révisé un traitre mot, je pars vivre à 100 km de chez moi, toute seule, sans mon piano, même pas peur, je suis une warrior, bordel.
2006 : Je fais des fouilles archéologiques à Souvigny, je me prends pour Sydney Fox, je chante des chansons paillardes dans une église et je finis les fonds de bouteilles de vodka à 3 heures du matin. Ah, et je suis allée voir Placebo en concert aussi.
2007 : Je deviens végétarienne. Et non, pour la ènième fois, je ne mange pas de poisson, le poisson n'est pas un végétal, non de Zeus !
2008 : Je décroche une Maîtrise d'Histoire de l'Art en travaillant avec autant d'acharnement qu'un foetus mort-né de chaton prématuré.
2009 : Je laisse tomber l'Histoire de l'Art pour entrer à l'IUFM (et je m'en suis mordu les phalanges jusqu'à la moelle des os)
2010 : Je vais voir Snow Patrol en concert, je rencontre les p'tits irlandais, et je découvre que je suis frappée d'un début de narcolepsie quand un mec sexy me serre dans ses son bras en ricanant d'une voix de baryton. Gary Lightbody, si tu me lis, sache que ton épaule gauche a la même texture que mon oreiller préféré. Paul Wilson, si tu passes par ici, sache que ton épaule ne me fait pas du tout penser à mon oreiller, mais que j'y aurais bien piqué un roupillon quand même.
2011 : Je commence la guitare, et je claque la quasi intégralité de mon salaire dans mon nouveau loisir de gourdasse hystérique. Je décroche un concours toujours sans réviser un traître mot et je deviens officiellement fonctionnaire.

Et puis ben, si je survis à 2012 ...

Je deviendrai encore plus vieille.

Mazette.
Jake
9/13/2011 10:13:43 am

Ca y est j'ai tout lu. Je ne promets pas d'avoir tout compris (meme 7 ans en france et une maman a moitie francaise ne feront jamais de moi un orateur brillant en francais, tu manieras toujours la langue de Moliere bien mieux que moi. C'est frustrant d'ailleurs, de ne pas pouvoir employer les mots que l'on voudrait. Je me console en me disant que tu es confrontee a la meme chose en anglais).
J'aime profondement te lire. Tu as ce ton piquant et acide qui enjolive tant les choses, cet humour grincant qui me fait sourire a chaque fois. Tu devrais songer a ecrire des romans (ha ha).

Je sais qu'il nous reste les sms, skype, msn, les mails, le telephone. Mais durant ces 5 mois ou je redeviendrai parisien, je ferai de cet endroit ma petite fenetre sur toi. Pour te voir pas seulement a travers nos conversations, mais aussi par rapport a tout ce qui nous entoure. Ca va etre chiant, vraiment. Et tu as sans doute raison de te demander si on a choisi le bon moment. Sans doute pas. Mais est ce qu'il y aurait vraiment eu un bon moment ? Est ce que le bon moment n'est pas tout simplement celui ou on a arrete de reflechir pour suivre ce coup de tete bizarre qui nous a mene la ou nous en sommes maintenant ?

Est ce que j'arriverai un jour a mettre des accents avec un clavier querty ?

Est ce qu'on mangera un jour des chamallows au bacon ?

Tant de questions restent sans reponse. C'est peut etre aussi bien, finalement. Si tout etait trop facile, si tout etait acquis facilement, on s'ennuierait vite.

Je devrais sans doute t'ecrire tout ca en prive. Mais il est 2h du matin, je revois ta montre pleine de moutons sur ton minuscule poignet, j'ai faim, je m'ennuie, tu dors, j'ai froid, tu es bien au chaud chez toi, je repense a ta cuisine sans frigo et j'ai envie de sourire a cette idee.

I miss my chick. Je regrette vraiment que James Hetfield ait ecrit Nothing else matters.

Hope I'll have the chance to kiss you goodbye before leaving.

xxx

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9/13/2011 10:21:05 pm

Je comprends ta frustration par rapport à la langue, mais ne t'en fais pas. Beaucoup de français parlent moitié moins bien que toi, et je sais très bien ce que tu vaux niveau conversation, tant en français qu'en anglais. Que ton égo se rassure.

Merci, en tous cas. Je suis contente que cet endroit te plaise. Et oui, je sais, cette histoire de roman est un peu ridicule, mais promis, un jour je serai prête à te les faire lire. Give me some time.

Et je crois que certaines de ces questions peuvent avoir des réponses.

Non, ce n'était pas le bon moment, mais après tout quelle importance, la touche "précédente" n'existe pas dans la vraie vie, et c'est aussi bien comme ça finalement. On verra bien ce que l'avenir nous réserve. Alea jacta est.

Oui, tu arriveras probablement un jour à utiliser les accents avec un clavier si tu te décides enfin à remplacer ta vieille bécanne de rosbeef par un engin en azerty.

Non, je ne mangerai jamais de chamallows au bacon, je suis végétarienne.

Mon poignet n'est pas si minuscule que ça.

Tu aurais dû m'écouter et emporter un paquet de Tuc.

Et un livret de sudoku.

Oui, je dors, je bosse, moi.

La prochaine fois tu prendras un pull, aussi (avec les Tuc et le sudoku) (pourquoi tu ne fais pas comme moi, un caddie avec tout le nécessaire pour rendre les journées/nuits de boulot moins pénibles ?)(tu serai chou avec un caddie en tartan)

J'aurai sans doute bientôt un frigo (yahouuu).

Moi aussi cette pensée me fait sourire.

My chick ?? Bon, j'imagine que c'est un juste retour après cette sordide histoire de lézard.

Je ne regrette pas que James Hetfield ait composé Nothing Else Matters, ça va te pousser à faire autre chose que de gratter bêtement des cordes à vide.

Yes, you'll have the chance to tell me goodbye. On saturday.

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