Secretely hoping you're not home
I'd leave a message I was out
Out of my mind on drink and drugs
Ask Me How I Am - Snow Patrol
Ca peut sans doute expliquer beaucoup de choses sur mon comportement de ces derniers mois, où je me suis crue dans un mauvais remake des Feux de l'Amour (imaginez un instant. Un MAUVAIS remake. Vous visualisez, ou pas ?), avec non pas des triangles, mais des octogones amoureux : Missie qui est en couple avec Paolo mais qui s'aperçoit qu'elle aime Dylan en secret, donc qui rompt tout en flirtant avec Justin parce que la vie est trop courte, et son amie Sandy, aimée par Luc qu'elle adore mais n'aime pas, qui tombe bêtement amoureuse de Jared mais qui se laisser stupidement tripoter par Carl en son absence parce qu'elle a envie de se venger de Lyle qui lui a fait des promesse éhontées qu'il n'a pas tenues alors qu'elle ne demandait rien du tout, juste passer un permis de port d'arme avec ce pauvre Harvey qui avait écrit une lettre d'amour à Mary-Jane qui l'a tourné en ridicule en lui envoyant un râteau dans les dents en public et en draguant John sous ses yeux, le tout sous l'oeil indulgent d'Andy, meilleur ami de Sandy à qui elle raconte tout, qui est en couple avec Maya qu'il n'aime pas ou plus, et dont il ne se sépare pas alors que lui aussi a besoin d'amoûûûûr.
Je précise que je me suis contenté de changer les prénoms, toutes ces personnes existent réellement. Il y a de quoi en faire un scénario de soap opéra (je ne vous dis pas laquelle des filles je suis, ceux qui me connaissent devraient le deviner).
C'est là que je suis ravie 1) de ne pas avoir Facebook (omonguieu, Jared a parlé à Luc qui lui a parlé de Carl, nooooon !!!) et 2) d'avoir vécu mon adolescence dans un monde qui n'avait alors qu'un orteil immergé dans les méandres pleins de félonie d'Internet. Il y aurait surement eu un groupe "Si toi aussi tu jettes des boulettes à Mange-Feuilles, lève le pouce et fais des lol" en 1996.
Je plains beaucoup les ados d'aujourd'hui. Pas tous, hein, ceux qui sont comme je l'étais, fringués comme des voleurs de poules, avec les mêmes lunettes qu'Harry Potter avant Harry Potter (quand j'y repense, ça revient à la mode maintenant, la tendance est une garce), le nez dans un Tolkien pendant les pauses de 10h et des bonnes notes sans vraiment travailler. Si vous me lisez, petits frères et petites sœurs que je n'ai jamais eus, surtout n'ayez pas peur : le pire est encore à venir. Les équations non-linéaires, à côté des problèmes de la Vraie Vie de Grand, c'est du poil à gratter.
Franchement, on était peut-être mieux dans les années 90, en buvant du Banga devant Wayne's World, en attendant de retrouver les copains du collège pour frimer en racontant nos dernières prouesses sur Mega Drive et Nintendo 64, tout en dansant la Lambada crachotée par un tourne-disque. Les langues de vipère étaient toujours les mêmes, mais au moins on avait la satisfaction de se dire qu'elles finiraient caissières à Mammouth avec un Renault Espace et un bichon maltais.