Because a cat's the only cat
Who knows where it's at.
Everybody's pickin' up on that feline beat,
'Cause everything else is obsolete.
O'Malley Wants To Be A Cat - Phil Harris
Aujourd'hui, au lieu de préparer mes cours pour la (longue) journée de demain, j'ai préféré discuter bêtement sur msn avec l'un des colocataires de l'irlandais (maintenant qu'il est loin je vais en profiter pour lui piquer tous ses potes) (en même temps il n'en a que deux que je ne possède pas déjà, puisqu'il n'a en tout que 4 amis et que les deux autres sont déjà des amis communs) (c'est même à cause d'eux qu'on s'est rencontrés). Lui aussi était censé travailler, mais lui aussi a un cheveu digne de Rapunzel dans le creux de la main, du coup on a discuté 3 heures histoire de se trouver des prétextes pour ne rien branler.
Entre autres futilités, on a parlé d'Attila.
Attila, c'est le chat du coloc en question, qui est devenu par expansion le chat d'adoption de l'irlandais et du troisième coloc (faudra que je leur trouve des surnoms plus chouettes, en attendant je vais les classer par ordre chronologique, du coloc au chat (le Jeune Coloc) à l'autre coloc (le Moins Jeune Coloc)).
Attila est beau, blanc avec de longs poils qu'il sème généreusement partout, surtout sur les vêtements noirs. Attila est habile, puisqu'il sait ouvrir les portes et les robinets, ce qui oblige les trois colocs à fermer à clef cuisine et salle de bains quand ils partent pour éviter que ce sale gaspilleur ne fasse exploser leur facture d'eau. Attila a des passes-temps un peu discutables, qui consistent notamment à dormir en pendant lamentablement devant l'écran de la télé comme une vieille chaussette poilue, à manger du sopalin et à voler des objets pour les cacher un peu partout (en plus d'être con, ce chat est kleptomane).
Et ses objets préférés, ce sont les caleçons sales.
Et selon le Jeune Coloc, ses favoris sont ceux de l'irlandais (je préfère ne pas connaître les raisons de cet engouement pour les sous-vêtements sales de celui à qui j'envoie des photos de mon paquet d'Oreo par mms).
Donc, pour consoler Attila du terrible manque qu'il va nécessairement ressentir en passant 5 mois et demi sans pouvoir fourrer son nez dans les restes de l'entrejambe de l'irlandais (ça y est, j'ai plus envie de le revoir), le Jeune Coloc lui a fait du thon. Du vrai thon, avec une vraie sauce, et des vrais petits légumes pour faire comme dans un Dîner Presque Parfait (le Jeune Coloc est un gros geek), un truc que même les gens sans poils qui ne raffolent pas des caleçons sales auraient envie de manger (il m'a montré une photo, c'est beau comme un Modigliani).
Attila a reniflé le thon, la sauce, les légumes, le Modigliani, et a tourné le cul pour aller pendre devant la télé. Le Jeune Coloc et moi, puisque nous n'avions rien d'autre à faire, nous sommes alors longuement interrogés quant aux raisons de ce dédain.
Attila est-il déjà trop triste de l'absence des caleçons de l'irlandais, au point d'en perdre le boire et le manger ?
Est-il possible qu'il ait eu le sentiment que ce plat était trop beau pour lui ?
Ou alors à contrario pas assez beau ?
Trop chaud ?
Trop froid ?
Serait-il malade sans avoir de symptômes visibles ?
Malade du nez ?
De l'estomac ?
Du cœur ?
Et puis soudain, la révélation nous a frappé de plein fouet.
C'est un chat. On s'en fout.