Animals were hiding behind the rocks
Except the little fish
But they told me, he swears
Tryin' to talk to me, coy koi.
Where Is My Mind ? - The Pixies
Le Top 5 des phobies débiles et irrationnelles (mais qui font peur quand même)
1) Depuis toute petite, en plus de ma phobie des araignées (partagée par une grande partie de la population, et qui n'a donc pas sa place dans ce classement, toute débile et irrationnelle qu'elle soit), j'ai la phobie des clowns et des mimes de rue. Voir quelqu'un au visage peinturluré et au costume grotesque me plonge dans des abîmes d'angoisse et de panique incontrôlables. Pendant mes études à Big City, je faisais d'ailleurs un détour qui me rajoutait trois bonnes minutes de marche à chaque printemps pour ne pas tomber sur l'horrible mime peint en blanc-cadavre qui faisait mine d'être enfermé dans une boîte transparente à longueur de journée.
Tiens, d'ailleurs, pour celles et ceux que ça intéresse, la phobie des clowns a un nom : la coulrophobie. Vous vous coucherez moins ignares ce soir, remerciez-moi.
2) J'ai aussi la phobie des escalators. Dès que je le peux, je les évite (comme dans le métro parisien où j'ai du faire des kilomètres de rab pour éviter ces foutus tapis roulants qui couinent dans les tréfonds des couloirs souterrains obscurs et humides). Quand je ne peux pas faire autrement (à la Fnac par exemple ... Si mon meilleur ami passe par ici, ça devrait lui dire quelque chose. Lucette aussi d'ailleurs) je mets toujours trois jours à hésiter comme une grue au-dessus du tapis roulant, le pied en l'air comme une danseuse tamoul handicapée, sous les yeux béants de perplexité des citoyens lambda élevés aux escalators depuis leur plus jeune âge. Quand je monte enfin dessus en taguant comme un chalutier dans la houle bretonne, c'est toujours avec une vieille grimace constipée et une flopée de jurons à faire rougir un éleveur de mules.
3) Les escaliers en colimaçon me rendent toujours également particulièrement crispée. Surtout en descente.Surtout dans le noir complet (comme à Souvigny par exemple, où j'ai cru que ma dernière heure était enfin arrivée en montant vers le clocher dans une obscurité parfaite, la main tâtonnant sur un mur suintant). C'est une phobie avec laquelle j'ai appris à vivre à cause de (ou grâce à) mes études, puisque lorsque l'on choisit de se spécialiser en architecture religieuse médiévale, il faut s'attendre à se retrouver moult et moult fois à grimper sur les mains et les genoux dans un vieil escalier à vis à moitié effondré.
4) Je peine à décrocher le permis de conduire à cause de ma phobie de diriger une voiture (vous imaginez comme ce genre de chose peut être gênant derrière un volant). Phobie que je dois à mon cher géniteur qui m'a traumatisée quand j'avais 10 ans en me faisant diriger tous les jours le volant de sa voiture pendant les vacances, m'asseyant sur ses genoux et m'hurlant dans les oreilles que j'allais envoyer la voiture dans un fossé/verser dans un virage/percuter un bébé phoque innocent/rouler sur la prothèse d'une grand-mère. Depuis cette époque funeste, mon cauchemar récurrent me fait revivre inlassablement le même scénario : moi, dans une voiture fermée de l'intérieur qui roule toute seule et ne répond à aucune commande.
5) Bien que grande fan de CSI (aka les Experts pour les non-initiés), Fringe, Grey's Anatomy et autres Private Pratice, bien que très indifférente quant à la vue du sang et des blessures, habituée depuis longtemps aux scènes d'opérations à cœur ouvert et d'autopsie, j'ai beaucoup de mal à supporter la vue des blessures à la tête, en particulier dans le cuir chevelu, même dans les séries télé. La vue d'un ventre ouvert avec les intestins dégoulinants de l'abdomen dans un grand méli-mélo gluant ne me fera pas freiner sur le rythme de plongée dans le pot de Nutella, mais une écorchure sur le cuir chevelu me fera refermer le couvercle pour plaquer avec dégout mes mains tremblantes sur mes yeux choqués.
Allez, un peu de courage, je sais que vous aussi vous avez des phobies débiles ...