I been lookin', I been searchin'
Just to find a little fun
Thought that I would never get me some
So I got myself together and I found
This little song
Now I got a party going on on on on
If You Buy This Record Your Life Will Be Better - The Tamperer
Ça y est.

J'écoute Snow Patrol légalement.

Alors comme dirait l'autre ... faisez-moi pas chier.

Weeee aaaaaaaaare listeniiiiing and weeeeeeeeeeee're noooooooooot bliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiind

 
When your day is long and the night
The night is yours alone
When you're sure you've had enough of this life, well hang on
Don't let yourself go
Everybody cries and everybody hurts sometimes
Everybody Hurts - R.E.M.

Jeudi, je me suis rendue compte que j'avais VRAIMENT le moral dans les soquettes.
J'ai fait lire La Chèvre de Monsieur Seguin à mes poulbots.

J'ai dû faire semblant d'aller chercher un stylo sur mon bureau pour qu'ils ne voient pas que je m'étais mise à pleurer au début du dernier paragraphe.
 
'Cause you can see the road ahead in your dream
And the engine's more a sigh than a scream
And your ghosts look more like angels from there
And the coast comes like a raft of warm air
If this is all you ever asked for
Then this is all you'll get
The Symphony .:. Snow Patrol

Ce matin, avant la répétition du concert (je répète tous les samedis pour l'un des concerts de mon groupe de guitare en mars) (c'est tellement bon que j'ai envie de le redire : je répète pour le concert) (raaaah), mon prof m'a annoncé qu'à cause de mes horaires en corde à nœuds, il allait me refiler à l'un de ses collègues, un peu moins surchargé en élèves que lui (je le comprends le pauvre, je crois ne l'avoir jamais vu manger en plus d'un quart d'heure) (je l'admire, un quart d'heure, c'est généralement le temps qu'il me faut pour me motiver à commencer à mâchonner le contenu de mon Tupperware). Ça m'a fait un petit pincement au cœur, tout de même, une page de partition qui se tourne, même si j'aime beaucoup son collègue également et que je suis certaine que je m'éclaterai toujours autant (du moment que j'ai 6 cordes en métal sous les doigts et les bras passés autour du gros bide de ma Monica, je suis au Walhalla) (et ça rime en plus). Alors que nous étions tous les trois, mon ex-mentor, mon futur-mentor, et mon actuelle-moi, en train de discuter de mes nouveaux horaires de grattage hebdomadaire, mon ex-prof a lancé un :
"Ah ouais, t'as vu, Space Sheep, elle chiante pour les horaires"
(non, il ne m'appelle pas Space Sheep, j'ai un vrai prénom dans la vie-la-vraie)
Ce à quoi j'ai balancé un "Ouais, je suis un cadeau empoisonné".

C'est là que le monde a basculé.

Mon ex-mentor a alors opposé un vif démenti, en affirmant (je cite) :
"Ah non, par contre, c'est tout sauf un cadeau empoisonné ! Elle est chiante pour la dispo, mais alors tu vas voir, à la guitare, elle dépote. Elle a commencé quand ? En mars ? C'est hallucinant".
Je me suis un peu tournée sur le côté, pour cacher que j'avais juste envie de lui sauter au cou pour me mettre à sangloter des remerciements éperdus en lui collant mes cheveux roux-roux dans les narines et les yeux (mais on m'a appris la pondération quand j'étais petite) (et j'avais du mascara) (et oublié les mouchoirs en papier dans la boîte à gants de ma voiture) (et oui, au fait, je suis rousse maintenant) (vraiment vraiment) (on dirait que j'ai les flammes de l'enfer déployées sur le crâne).

Noms de Dieux.

Quelqu'un m'a fait un compliment sur mon jeu de guitare.
Je crois que je vais pleurer (je suis sensible depuis quelques temps) (ça doit être à cause de la séparation de R.E.M.) (d'ailleurs la nuit dernière j'ai rêvé que je tressais les cheveux de Peter Buck dans la grotte de Lascaux) (je fais faire des peintures rupestres à mes élèves en ce moment) (je devrais peut-être tenter une psychanalyse).
Ca y est, je suis vraiment musicienne (et ce n'est qu'au bout de 19 ans que je le réalise).
Et je crois qu'au jour d'aujourd'hui, la musique est vraiment la seule chose qui soit capable de me rendre heureuse (les mauvaises langues ajouteront sans aucun doute : et le Nutella alors ? Le Cadbury spread ? Les Mon Chéri ? Les Oreo ? Les macarons ? La Guinness ? Le Chardonnet ?) (je suis désolée, ce n'est pas pareil) (quoique, tartinez-moi une guitare de Cadbury spread, et je croirai peut-être au Paradis).
(oui, c'est une séquence émotion aujourd'hui)

Alors oui, j'ai un paternel avec lequel l'entente n'est pas toujours parfaitement guimauve, mais pour cela au moins je lui serai éternellement reconnaissante : si je n'avais pas eu un hard case de Gibson en guise de couffin improvisé les mercredis après-midi dans son atelier de luthier qui sentait le bois et le métal, une cheville de piano porte-bonheur qui ne me quitte plus depuis mes 4 ans, un diapason pour hochet (qui me faisait hurler de rire en faisant un LA de 440 contre mes dents de lait) et des guitares dans lesquelles jeter des médiators pour faire enrager mon papa quand j'avais 6 ans (oui, j'étais déjà très chiante) (je le fais toujours avec mes copains, et ça me fait toujours autant fendre la malle) (les grands classiques, quel pied), je n'aurais sans doute jamais touché à une belle à 6 cordes. Ma vie ne serait peut-être pas détruite pour autant, mais elle vaudrait bien moins le coup d'être vécue.
(Pour ceux qui se poseraient la question, ceci est la tête d'Izzie, évidemment) (je l'aime d'un amour tellement fou que je me demande si je ne devrais pas envisager de l'épouser) (mais les mariages homosexuels sont interdits)

Et pour ceux qui ne me croient pas quand je dis que je suis rousse-cramée-par-la-Géhenne, une version couleur de l'un des clichés du Hallowe'en's shot (photos par la S.A.) :
Touchez vos genoux.
 
Broken heart and broken bones
Finger pressing down the horse pills
One more quirky cliched phrase
You don't wanna wanna read them
I Hate Myself And I Want To Die .:. Nirvana

Je viens d'apprendre que les membres de R.E.M. avaient décidé d'assassiner leur groupe en se séparant, le 21 septembre 2011 (quand je dis que j'ai toujours un train de retard) (je suis une fan épouvantablement indigne).

J'ai tellement envie de mourir que je crois que je vais m'avaler la boîte entière de Crunch Céréales 625g en relisant l'intégrale d'Edgar Allan Poe sur Everybody Hurts.

 
To steer her clear of the car that hit her on the way down
Rubbing asphalt in her wounds
A love that won't die only tortures nothing else no comfort no future brakes a fair-few up
If there is a god someone wake him up and tell him to sort it out
Tell him to sort it out
Command of cars you drive
In Command Of Cars - Snow Patrol

Tous les jours, pour aller travailler, je dois faire une demi-heure de trajet en voiture, dans la brume matinale qui barbouille la cambrousse à 7h30 du matin. Vu que je ne suis pas détentrice du sublimissime privilège d'avoir la permission de piloter ma Mégane depuis des milles et des cents (comprenez que je n'ai décroché mon permis que depuis moins d'un mois) (oui, je fais toujours tout avec un train de retard monstrueux) (première console de jeu à 15 ans, premier téléphone portable à 17, internet à 18, premier concert à 20, premier cours de guitare à 24, permis à 25) (avec un peu de bol, je serai ménopausée à 82 piges), j'avoue que la perspective de me taper une heure de route par jour sur des petites routes pleines de torticolis, soleil clignotant pour se lever du mauvais pied à l'aller, baillant en allant se coucher au retour (oui, je pars à l'aube, je rentre au crépuscule, donc je ne vois pas la lumière du jour. Top pour le moral) me faisait un peu frissonner des genoux. Moi qui me rouvrait Ernie (mon ulcère à l'estomac) à chaque cours de conduite tellement piloter une voiture me faisait faire de cheveux, je le sentais plutôt mal.

Et puis, Snow Patrol a sorti son sixième album (on applaudit, merci), Fallen Empires (celui avec la pochette façon warrior sur une moto, avec un aigle sur le dos). Aucun rapport, me direz-vous, que nenni, vous répondrai-je.

Ce matin, en faisant fumer mon dégivrage arrière avant de décoller de mes pénates (oui, j'ai ENCORE eu la flemme de mettre Gisèle au garage hier, du coup le gel de la nuit avait méthodiquement bouché mon pare-brise) (oui, on s'en fout, mais c'est pour le folklore), j'ai eu l'idée ô combien brillante et judicieuse de faire ma première écoute sur le trajet.
Les premières mesures de I'll Never Let Go ont réussi à faire ce que rien jusque là n'avait pu accomplir auparavant : me mettre le sourire aux lèvres alors que je conduisais à 7h30 du matin pour aller bosser.

Après m'être garée sur le parking (sur ma p'tite place à moi) (oui, j'ai déjà ma place attitrée, en vieille bique que je suis), je me suis surprise à chantonner Berlin en déchargeant mon barda. Oui, les amis. Aujourd'hui, sur mon lieu de travail, par un matin frissonnant, orteils recroquevillés et coudes glaglatants, après avoir conduit une demi-heure avec le soleil levant poignardant mon canal lacrymal, moi, mouton spatial grincheux et définitivement pas du matin, j'ai CHANTE comme un pinson en plein cuicui d'amour sur le parking. Par la barbe pouilleuse de mes aïeux séniles.

Cet album est une vraie surprise. Bon, avec Snow Patrol, c'est une habitude à prendre (ces gars-là sont un peu comme ce magasin de macarons sur le boulevard : j'ai beau y plonger avec délectation depuis bien longtemps déjà, à chaque fois que je farfouille un peu je tombe sur des trucs que je n'aurais jamais soupçonnés et qui me font tomber dans des abîmes de goinfrerie). J'avoue que je craignais un peu le côté électro, mais j'aurais du avoir confiance : tout est distillé avec légèreté, subtilité, on ne perd pas l'essence, l'accent fondamental, le truc qui fait que oui, même avec des néons-tue-mouches et des paillettes fluos, c'est toujours du Snow Patrol. Un peu comme la pâte à macaron en fait. Même si Citron Vert/Cactus et Caramel/Beurre Salé (mes préférés) n'ont franchement pas le même goût, ils restent quand même fondamentalement des macarons.
(j'ai faim)
Bref. Je n'avais qu'une hâte. Reprendre la route, 1) pour rentrer chez moi et retrouver mon lit chéri-adoré avec Gary (le mouton, pas le chanteur de Snow Patrol, ne soyez pas ridicules) et 2) écouter la deuxième moitié de l'album en conduisant.

Parce que oui, avec cet album dans les oreilles, je vais dire une chose que jamais je n'aurais cru pouvoir dire un jour : j'aime conduire. J'ai plus que jamais des envies de fugue, de road trip échevelé de vieille hippie créchant dans sa bagnole avec sa guitare balancée comme un amant sur la banquette arrière, Gary pendu au rétroviseur (le mouton toujours, je ne suis pas un monstre) (et puis autant dire que si j'accrochais Gary Lightbody à mon rétroviseur, j'aurais de gros soucis de visibilité, même après un dégivrage), taillant la route vers des destinations inconnues, auto-radio beuglant Fallen Empires en boucle, moi piaulant we-are-the-light-we-are-the-light-we-are-the-liiiiiiiiight à m'en faire imploser les poumons dans une gerbe de sang.

Cet album est définitivement mon album-à-conduire. Si vous aussi vous avez des soucis avec vos chevaux moteurs, soyez fous, achetez-le.

D'ailleurs, comme promis à ma S.A. (encore elle), à l'occasion de la sortie du nouvel album de Snow Patrol, je devais choisir entre 3 gages de célébration : envoyer une photo de moi à poil couverte de Petit Marseillais Fleur d'Oranger à chaque membre du groupe, chanter One Hundred Things You Should Have Done In Bed en plein milieu de mon inspection, ou avouer cinq choses inavouables de mon parcours d'admiratrice.
Bon, les timbres ça coûte cher Outre-Manche, et j'ai un début de laryngite, alors je vais m'y coller pour ...

... les 5 aveux inavouables.

1) Bien que j'écoute assidûment Snow Patrol depuis 2006, je n'ai découvert le visage des membres du groupe (et leurs noms, par la même occasion) que l'année dernière, un peu avant d'aller les voir en concert (je voulais quand même pouvoir les reconnaître, des fois que je me serais plantée de salle) (j'ai bien fait, au moins j'ai pu repérer à qui je devais demander des autographes à l'entrée des artistes). Déjà, la bobine des chanteurs (et musiciens) ne m'intéresse que moyennement, et surtout je suis frappée d'un syndrome terrible : j'imagine le physique des chanteurs à partir de leur voix. Ayant été traumatisée par le vrai visage de Ivan Moody (le chanteur de Five Fingers Death Punch) (un nom pareil, ça aurait du me mettre la puce à l'oreille) (je suis amoureuse de sa voix depuis longtemps, mais son propriétaire me ferait très peur dans une ruelle sombre) (et peut-être plus encore sous un lampadaire, tout compte fait), je préférais rester dans l'ignorance concernant la physionomie de Gary Lightbody.

2) En fait, pour une raison que j'ignore profondément, j'ai écouté Snow Patrol de 2006 à 2009 en visualisant Jared Padalecki derrière le micro (bon, cela dit, ils sont tous les deux bruns, grands, et chevelus). Avec Eddie Cahill à la guitare (on voit que je regardais en boucle Supernatural et CSI NY ?). Et le batteur du Muppet Show, mais c'est un leitmotiv pour tous les batteurs du monde dans mon univers imaginaire (Drumfriend, si tu passes par ici ...).

3) J'ai acheté un de leurs albums pour la première fois en 2009. Avant, j'écoutais des CD gravés (c'est mal, je sais) (mais j'étais étudiante, donc fauchée, faut me comprendre, aussi) (dit-elle en jetant un regard coupable à ses 40 albums de U2 et de R.E.M.). D'ailleurs, le Fallen Empires que j'écoute en ce moment m'a été envoyé en mp3 par l'irlandais (mais je vais l'acheter, promis).

4) Je me suis toujours demandé comment ils avaient trouvé le nom de leur groupe. Un soir d'humour hivernal, ou de gastrite au coin du feu, sans doute. J'imagine bien une bande de mecs en train de gratter des guitares dans un garage, après une première répét' arrosée de bouteilles de Guinness, "dites, les mecs, faut qu'on se trouve un nom, oh !". Snow Patrol. Mais que s'est-il passé ? Une overdose de moonboots, sans doute (javais les mêmes en rouge) (on s'en fout). Et puis Snow Flake, ça aurait fait un peu chaton-à-sa-mémé. Meow.
(enfin bon, il y en a bien qui trouvent le moyen de se nommer Mouvements Oculaires Rapides)

5) J'ai une sainte horreur de la reprise de la chanson de Beyoncé (Crazy In Love) (que je détestais déjà interprétée par Beyoncé, d'ailleurs). Oui, bon, j'aime Snow Patrol, c'est vrai, mais je ne suis pas de celles qui adhèrent à tout aveuglément en bavant d'admiration éperdue (cette chanson me sort par tous les trous). D'ailleurs cela me fait réaliser qu'il n'y a pas un seul groupe que je connaisse dont j'aime absolument toutes les chansons. J'aurais fait une très mauvaise groupie si j'avais un jour eu une mentalité de teenager (mais j'ai toujours été une vieille bique rabat-joie, même quand j'avais 17 ans) (c'est sans doute pour ça que je hais Twilight à ce point).

Bon, j'entends Gary me réclamer à grands cris depuis le fond de mon lit (le mouton, voyons) (pfff).
 
I've not opened my mouth
Can you read my mind so easily ?
As the madness sets in
You must know that I'll follow you
Whatever's Left - Snow Patrol

Oui, je devrais sans aucun doute travailler. C'est vrai. Mais je ne serai plus l'impératrice de la procrastination si je ne m'affalais pas comme un gros pâté sur le canapé en rentrant de la guitare pour m'avaler un paquet d'Oréo en écoutant Called Out In The Dark à fond (et vas-y que j'te lance mes cheveux dans tous les sens, weeee aaaaare listeniiiing and weeeeeee're nooooot bliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiind)

Bref. Ma source anonyme (je vous en avais déjà parlé là, souvenez-vous) m'a envoyé un nouveau questionnaire à la con. Évidemment, je me sens dans l'obligation extrême et scandaleuse d'y répondre immédiatement. Laisser ma pauvre S.A. dans l'ignorance plus longtemps serait une pratique d'une inhumaine cruauté (et puis l'irlandais fait semblant de bosser, je m'ennuie sur msn)

Allez, c'est parti. Le thème est ... (suspemse)

A quoi tu penses ? (oui, à quoi, dis ?)

1/ Le matin quand ton réveil se met à sonner ?
Avant toute chose, cher internaute, tu dois savoir que ton mouton spatial n'est pas du matin. Malgré les efforts Snow Patrolesques de mon réveil, qui crachouille tendrement des trémolos Garyesques de (Morning Cars) Chasing Cars pour tenter d'adoucir la torture du réveil, rien n'y fait. Snow Patrol ou pas Snow Patrol telle n'est pas la question, 6h du matin reste 6h du matin. D'ailleurs il faudrait que je change de chanson de réveil, je remarque que je suis en train de me dégoûter de Chasing Cars. Pour preuve ? Chaque fois que je l'écoute, pendant les 30 premières nano-secondes de l'intro, mon cerveau a un réflexe recroquevillant de survie : "Oh non pitié, pas çaaaaa, je veux paaaaaaas ... Hein ? Quoi ? Je suis déjà levée ? Il est 15h ? Ah ... Ouf ...".  Y compris pendant les concerts en live. Enfin c'est dommage parce qu'elle est assez efficace comme réveil matin cette chanson. Pas trop agressive (pas comme Disaster Button qui m'a traumatisée par une grave erreur de réglage de ma part en me faisant à moitié tomber du lit. J'ai passé la journée à grincer des dents et à persister dans mon humeur massacrante post-réveil, pour la plus grande joie de mon entourage), ni trop molle du genou (pas comme An Olive Grove Facing The Sea, qui m'a fait me rendormir lamentablement comme la grosse loque que je suis, ou, pire, Batten Down The Hatch, qui ne m'a même pas fait lever un cil et m'a coûté une bonne vieille panne d'oreiller qu'il a fallu justifier auprès des instances administratives, œil vitreux et marques de draps sur la joue à l'appui. La classe). Bref, ça va pas être facile d'en trouver une autre. De toute façon je crois que rien ne pourra jamais adoucir le deuil insupportable de mon lit bien aimé chaque matin, et ses 5 stades d'acceptation :
.:. Le déni : "Non, c'est pas possible, déjà le matin ?? Mais je viens juste de m'endormir ... Il déraille, le réveil ?"
.:. La colère : "Mais tu vas la boucler, saleté d'irlandais ??" (oui, le mouton spacial est une sale bête le matin. Même le chanteur de Snow Patrol finirait avec des organes en moins s'il passait à ma portée) (ses cordes vocales, très probablement) (pis c'est dégueulasse, des cordes vocales)
.:. Le marchandage : "Allez, encore 5 petites minutes ... J'ai pas un peu mal à la gorge, moi ? S'il fait trop froid, j'y vais pas ... Non, et puis je peux pas, j'ai piscine !"
.:. La dépression : "Je veux mourir ... mourir ... mouuuuuurir ..."
.:. L'acceptation : "Bon, d'accord, ça va, c'est bon, tais-toi, je me lève ... Café ... Caaaafééééé ..."

2/ Le matin juste avant de te lever ?
J'évite de penser à ce moment-là, pour m'épargner le douloureux effort du suicide (et puis les lames de mon rasoir sont un peu usées, ce serait sale) (les cachets, ça m'oblige à me servir un verre d'eau, j'ai la flemme) (je doute que mon baldaquin Fly supporte le poids de ma pendaison) (et je ne suis qu'au deuxième étage, je me raterai en sautant de ma fenêtre).

3/ Le matin en prenant ton petit déjeuner ?
Je ne petit-déjeune pas, j'avale un verre de Jus d'Orange Touche de Fruit de la Passion (avec des majuscules, parfaitement) (Tropicana est l'amour de ma vie) (avec Ferrero, parce que je suis fondamentalement infidèle) en essayant d'esquiver mon regard de mérou mort dans le miroir.

4/ Quand tu es au téléphone avec un(e) ami(e) ?
J'imagine toujours la posture, la tenue et l'endroit où sont les gens à qui je parle au téléphone (les gens pour lesquels j'ai de l'intérêt, bien entendu, je vais pas perdre mon temps à faire des efforts d'imagination sur ces morveux du démarchage téléphonique) (et puis on a dit les amis dans la question).
Tenez, hier, au téléphone avec l'irlandais, je le voyais avec son T-shirt Jurassic Park (c'est une obsession), vautré sur le BZ de son meublé, avec l'ampoule du plafonnier en train de clignoter (je l'imagine tellement dans un taudis que je vois l'électricité aussi fringante que dans un entrepôt désaffecté d'un épisode de Supernatural) (avec les éclaboussures de sang sur les murs) (mais sans Jared Padalecki à moitié nu à l'arrière plan, parce que ça lui collerait des complexes, et je ne suis pas un monstre)
(en vrai il a affirmé être à poil dans son lit, mais faut pas croire tout ce qu'il dit)

5/ En te rendant au boulot ?
Je me dis que les gens ont le système nerveux d'une huître perlière quand ils prennent le volant à 7h30 du matin pour rouler à 30 et faire chier les honnêtes citoyens qui ont la malchance d'avoir un boulot avec des horaires.

6/ Quand tu attends impatiemment quelqu'un ?
Si la personne est en retard, je l'insulte copieusement (souvent à voix haute d'ailleurs, faut pas me faire attendre dans les endroits publics).
Si c'est moi qui suis en avance, je regarde les gens et j'essaie de lire dans leurs pensées (ça marche super bien pour passer le temps) (mais j'ai l'air d'une dinde à tendances sociopathe récidiviste).
Ah, et quand je suis chez le médecin, je m'amuse à essayer de savoir quelle maladie ont les gens qui attendent. Enfin, quand je suis en état de le faire.

7/ Quand tu te disputes avec quelqu'un que tu aimes ?
Je ne suis pas rancunière, et même si je suis coléreuse, je me calme vite, et je pardonne facilement à condition de recevoir un minimum d'excuses (faut pas déconner non plus).
Si c'est moi qui suis en tort, je regrette, souvent. Je suis quelqu'un d'impulsif, et mes paroles dépassent souvent mes pensées (faut dire que mes pensées ne sont parfois pas très dynamiques) (huître perlière, bonjouuur). Avec les gens un peu sensibles, il arrive que ça coince un peu parfois (mais globalement mes amis sont solides) (ou habitués) (ma mère, par contre ...)

8/ Quand tu es stressée ?
Je pense au pire, souvent. Je ne suis pas quelqu'un d'optimiste, et je suis souvent stressée, ce qui fait que j'ai une très nette tendance à dramatiser. Je me fais souvent des cheveux pour rien, à mon grand désespoir.
(ohmonguieu, Machin m'a pas appelé, je le savais, il a été enlevé par des extra-terrestres anthropophages/séduit par la Baba Yaga/emporté par le typhus/maudit sur 29 générations/mordu par un lapin-garou/converti à la Scientologie)

9/ Quand tu as faim ?
Quand j'ai faim (c'est rare, mais ça arrive, je suis de celles qui ont un estomac qui gagne davantage à être vide que plein) (je ne suis pas anorexique, non, je suis un chat, je mange peu, mais 20 fois par jour) je ne pense plus. Je vois des pots de Nutella et des paquets d'Oreo flotter devant mes yeux ébahis (et vitreux).

10/ En prenant ta douche ?
Je refais le monde, souvent. Ou je chante à tue-tête (du Snow Patrol et du Muse, souvent, un peu de Led Zep si j'ai eu une mauvaise journée) en envoyant du savon partout sur le magnifique sticker palmier que les locataires précédents m'ont gracieusement laissé. C'est d'ailleurs le seul moment où chanter ne me pose pas de problème, et où j'ai l'impression de chanter à peu près juste (ça doit venir de la réverbération du son dans la tuyauterie).
(si un jour je fais un duo avec Gary Lightbody ou Matthew Bellamy, il faudra donc que je sois à poil et couverte de Petit Marseillais parfum Fleur d'Oranger) (s'ils veulent faire pareil, évidemment, je le leur permettrai avec indulgence) (par contre, j'émets certaines réticences en ce qui concerne Robert Plant) (il faudra prévoir un rideau de douche)

11/ En te brossant les dents ?
C'est une activité agressive. Je repense à toutes les saletés qui me sont arrivées dans la journée, et j'engueule virtuellement des gens en crachant rageusement ma haine mousseuse dans le lavabo.
(oui, ma salle de bains est un terrain miné)
(mais j'ai un verre à dents avec des moutons multicolores qui fait des paillettes quand on le secoue, ça compense un peu)

12/ Le soir juste avant de t'endormir ?
Je pense au Prince Charmant galopant sur un cheval blanc dans une clairière avec des écureuils qui chantent en Mi majeur et des marguerites qui dansent avec des lapins roses à pois turquoise.
(pfff) (non mais vraiment, quelle question stupide)
(d'abord les écureuils, ça chante pas en Mi majeur)
 
Aren't you scared ?
Well, that's just fine
Say it once, say it twice
Take a chance and roll the dice
Ride with the moon in the dead of night.
This Is Halloween - The Nightmare Before Christmas Soundtrack

Howdy folks !
It's been a while, but I've been sooooo busy last weeks.
Je vous ai manqué, hein ? Je le savais.

Bref, what's new ?

Pas grand chose en fait (pour ça aussi que je ne venais pas poster par ici) (je sais bien que je parle souvent pour ne rien dire, mais il y a des limites à tout, quand même) (je ne suis pas un monstre). Ma petite vie de geôlière en pays poulbotant se déroule avec ses joies quotidiennes (mais qui a perdu mon arrêté de nomination ?) (oh, chouette, on a changé les dates des animations pédagogiques sans rien dire à personne) (ô joie, l'emploi du temps n'est pas conforme aux IO) (mais au fait, quelqu'un a vu la décharge de la directrice ?) (mais non, je t'assure, aucun problème, ça ne me dérange absolument pas de NE PAS MANGER aujourd'hui).

Heureusement, entre la fin de mon séjour en ZEP et mon débarquement pavillon flottant en rase cambrousse, il y a eu Hallowe'en. Qui a failli tomber à l'eau comme chaque année (je crois être la seule personne de ma connaissance qui s'acharne à vouloir fêter Hallowe'en chaque année) mais qui, grâce à ma poigne de fer de vieille sorcière frustrée, a pu voir le jour (ou plutôt la nuit, en fait) à force de harcèlement (mais bordel de merde, dis oui, nom de dieu !) et de pugnacité (non, franchement, fêter Hallowe'en sans se déguiser, c'est un blasphème).
Un jour, je trouverai des potes qui auront vraiment envie de se grimer en morts-vivants ou en Lady Gaga et de bouffer des bonbons jusqu'à la crise de foie devant Sleepy Hollow le 31 octobre.

D'autant que cette année, j'aurais pu (du) le fêter avec l'irlandais, qui a préféré m'abandonner lâchement pour aller folâtrer avec les leprechauns zombies en pays tréflesque (le fourbe), alors qu'il m'avait fait miroiter l'espoir insensé d'un costume de loup-garou-détransformé (oui, moi aussi je me demande toujours à quoi cela peut bien ressembler) (et je ne le saurai sans doute jamais) (JAMAIS) (life is a bitch).
Du coup, c'est encore Lucette qui a du s'y coller. Avec une autre copine Hallowe'enesque, que, pour préserver son honneur et son intégrité, nous appellerons Choupinette.
J'ai encore ressorti ma tunique façon Erzébeth Bathory (un cadeau d'une vieille copine, qui est trop occupée à repeupler la France pour fêter Hallowe'en) (comprenez qu'elle est plongée dans les couches culottes pour la seconde fois) et mon jupon vintage en crêpe noir (résidu 70's de la garde-robe familiale), avec mon vieux Bibi, mon inoxydable chapeau de sorcière en velours. Attifée comme une chevaucheuse de balais, j'ai donc rejoint Lucette (en robe-rouge-diablesse-chic-dominatrice) et Choupinette (déguisée en Elle-Même, c'est-à-dire pas déguisée, puisque personne ne l'avait mis au courant que c'était Hallowe'en) (et qu'elle ne sait pas encore se servir d'un calendrier). Comme Choupinette faisait un peu misérable sans costume (malgré un magnifique sac en peluche-fausse-fourrure qui aurait donné des sueurs froides à la PETA), Lucette et moi nous sommes occupées de son cas. Une heure plus tard, elle était une jeune fille morte noyée ayant vendu son âme à Lucette, yeux noircis et visage plus pâle qu'un mouton albinos, cheveux en vrac et collants déchiquetés.

Un dernier adieu à la salle de bains qui avait accueilli généreusement nos barbouillages de trogne, et nous voilà parties pour le restaurant (on peut être démoniaque, morte et jeteuse de sorts, il n'en reste pas moins que l'estomac est notre seul maître). Le nôtre était fermé, nous avons donc choisi le mieux décoré (toiles d'araignées, serveuses-sorcières et saladier de bonbons sur le comptoir) pour aller baffrer des pâtes en toute impunité.
On a voulu tenter d'aller se faire un billard après, mais ... la faune locale nous a un brin rebuté.
Du coup, on a fini chez moi, à manger des pommes séchées devant un épisode de Medium, ma bouille de citrouille clignotant de toute la force de sa bougie sur mon balcon. Lucette travaillait le lendemain (quelle honte), du coup à une heure du matin nous avons rejoint nos pénates soufrées.

Bon, c'était une petite soirée sympa entre filles, on a pu cracher notre bile fumante sur à peu près tous les mecs qui ont croisé notre route, raconter des blagues pourries, manger des tagliatelles en se couvrant le visage de sauce au bleu, se balancer des allusions salaces à chaque fin de phrase et prendre un air désabusé en parlant de nos boulots respectifs. Choupinette a tenté de me piquer mon sac Ed Hardy à plusieurs reprises, Lucette et moi avons fait péter le rosé dans les verres à eau et j'ai essayé d'ouvrir la porte de mon appartement avec ma clef de voiture. Mais bon. On était tellement belles que les serveuses nous ont prises en photo et nous ont offert des bonbons. *sigh*

L'irlandais m'a envoyé des sms toute la soirée pour me dire à quel point il se faisait chier à manger du colcannon en écoutant sa grand-mère parler de son arrière-grand-oncle-que-c'était-un-mec-tellement-bien-que-jamais-il-aurait-du-mourir-mais-life-is-a-bitch-sweety. J'ai envie de dire que c'est bien fait pour sa pomme et qu'il y a quand même une justice ici-bas, mais je ne suis pas un monstre.