You look like you might not last the day
I wouldn't have made it very far
So we'd make a good team right away.
Ask Me How I Am - Snow Patrol
Hier, donc, après un voyage un peu somnolent en train (avec un sosie du Preux Gueux en costume de contrôleur qui faisait la roue comme un paon de zoo sous mes yeux de serial killer intériorisé), Lucette et moi avons pris une douche cosmique en rejoignant le centre-ville (c'est très marrant de marcher à deux sous une pluie battante avec un seul parapluie. On a eu chacune un côté sec, et un côté trempé, en miroir, bien entendu). J'avais naturellement fait preuve d'une prévoyance à toute épreuve, en portant un short en jean (qui a mis 12 bonnes heures à sécher puisque l'humidité ambiante était de l'ordre des 130%) et des sandales compensées qui m'ont donné l'impression de marcher pieds nus à même le sol toute la journée.
Cela étant dit, quand nous avons rallié le Comptoir Irlandais, qui se dressait de toute sa façade verte tel le glorieux étendard d'un refuge anti-atomique entre les rideaux battants du déluge post-apocalysptique, rien que le fait de regarder à l'extérieur renforçait encore plus le dépaysement. On se serait crues au Pays.
Bon, je suis repartie avec deux torchons, un stylo, une nouvelle carte de fidélité (pour remplacer la mienne qui a fugué pendant mon déménagement, la vie est une vallée de larmes) et la promesse d'avoir un poster "Vive les Vacances" Wacky Woolies de côté (qui ira super bien dans ma salle de bain avec le sticker "plage et palmiers, coquillages et crustacés" que les locataires précédents ont laissé au-dessus de la baignoire), je me trouve relativement raisonnable.
J'ai eu plusieurs pensées émues pour mon irlandais (resté en Irlande à l'insu de son plein gré alors qu'il aurait du profiter de la pluie qui coule dans le dos, du froid et de la goutte au nez avec nous), des pensées pleines de fiel pour quelques uns des sommets de nos octogones amoureux, puis plus de pensées du tout après un passage mémorable au restau, ambulance qui secoue façon panier à salade, heures d'attente au CHU et embouteillage au péage à 4h du matin (je hais les camionneurs qui ne partagent pas un minimum de gènes avec moi pour en faire des cousins). Les 4 Fantastiques se sont trouvés bien cons sur les sièges en plastique (allez toucher du bois dans ces conditions) des salles d'attentes. Et puis bon, on est super déçus à chaque fois, les urgences, c'est pas du tout comme dans Grey's Anatomy.
Qu'est-ce qu'on peut nous mentir, dans les séries télé.